Jeudi 28 mars 2018, la presse nationale met l’intelligence artificielle au premier plan.
Et les gros titres sont nombreux: “La France dévoile son plan pour devenir un leader de l’intelligence artificielle”, “L’intelligence artificielle, un tsunami technologique”, “L’intelligence artificielle, cette révolution qui va tout changer dans nos vies”, “La France veut se convertir à l’intelligence artificielle”…
Pour autant, cette révolution annoncée a déjà trouvé ses combattants, États-Unis et Chine en tête. Ainsi, selon une étude publiée récemment par CB Insights, en 2017, 15,2 milliards de dollars ont été investis dans les start-up dans le secteur de l’intelligence artificielle dans le monde, ce qui représenterait une croissance phénoménale de +141% en un an, et 1 100 nouvelles start-up par rapport à 2016. Fait intéressant, si les géants américains comme Amazon, Google ou Microsoft sont en tête des innovations du secteur, c’est la Chine qui aujourd’hui est en passe de mener la course, avec 48% des investissements en valeur dans le secteur, contre 38% pour les Etats-Unis. Depuis 2013, la Chine investit en particulier massivement dans les technologies de reconnaissance faciale.
En France, malgré le potentiel national, il semblerait que ne nombreuses choses restent encore à faire dans ce domaine; c’est pourquoi un plan a été décidé, sur la base du récent rapport du député Cédric Villani . Principal objectif: replacer la France dans le groupe de tête, car si elle dispose d’un savoir théorique indéniable, la cruelle absence de leaders reconnus se fait ressentir. Or il ne faut absolument pas rater le virage de l’IA: le cabinet PwC estime ainsi que le développement de l’intelligence artificielle va permettre de générer 15 700 milliards de dollars de gains économiques ( gains de productivité en particulier) d’ici 2030 dans le monde.
Dans l’industrie de la mode, les choses bougent aussi autour de l’intelligence artificielle, depuis quelques années… jusqu’à rendre cette dernière incontournable? Les derniers développements semblent confirmer cette tendance dans le monde.
En Chine justement, l’Institut des textiles et des vêtements (ITC) de l’Université polytechnique de Hong Kong (PolyU) vient d’annoncer sa collaboration avec l’équipe Vision and Beauty du géant Alibaba, pour créer le premier ensemble de données FashionAI, fondé sur “l’analyse systématique et l’étiquetage des images de mode basées sur les« attributs de la mode »(caractéristiques de la mode) et les« points clés »d’un vêtement”. En intégrant la connaissance de la mode et l’apprentissage automatique de la machine, la création de cet ensemble de données permettra à celle-ci de mieux comprendre la mode, apportant un nouvel éclairage à l’industrie de la mode par l’exploitation de l’intelligence artificielle.
En France, des initiatives sont également intéressantes. Citons l’exemple d’Alix, un chatbot disponible sur Facebook Messenger et qui, une fois n’est pas coutume, conseille les hommes sur la mode. Le personal Shopper virtuel Alix est proposé par la start-up DealOn, créée par deux français, et qui s’adresse aux hommes “millenials” , une génération hyper-connectée, en quête de sens et de valeurs dans les produits qu’elle consomme.
Enfin, chez la marque française de prêt-à-porter Etam , l’intégration de l’intelligence artificielle est un enjeu stratégique. Après avoir collaboré avec la société Ysance autour des outils prédictifs sur les achats et les actions à mener auprès de ses clientes, Etam s’appuie aujourd’hui sur les solutions de Scrambled, sa filiale format start up ( “le Cabinet d’innovation du Groupe ETAM”) qui développe ce type d’applications, pour par exemple détecter quand un produit est tendance dans un magasin, pouvoir ainsi le proposer sur le site de vente en ligne et inversement.
Source: IFTH – 28/03/18