24 avril 2013, à Dacca, au Bangladesh, l’immeuble du Rana Plaza s’effondre. Dans cette usine de confection textile travaillent des milliers d’ouvriers. 1133 sont morts, plus de 2500 sont blessés. Habituellement, sortent de cet endroit des millions de marchandises vendues par les grandes enseignes de la mode. Celles-ci ne faisaient que sous-traiter une partie de leur production dans ces locaux, elles ont donc pu échapper à leurs responsabilités. Depuis ce drame, de nombreuses actions ont été menées pour faire changer les choses et ne plus revivre de tels cauchemars. Le mouvement Fashion Revolution est né.
Inciter les consommateurs à se questionner
Créé par les stylistes britanniques Carry Somers et Orsola de Castro, sensibles à la mode éthique et responsable, le mouvement Fashion Revolution a été créé au lendemain de la catastrophe du Rana Plaza. Présent maintenant dans une centaine de pays, il mobilise plus de deux millions de personnes à travers le monde . L’idée est d’encourager les gens à se questionner sur les coulisses de la mode. Les inciter à se demander comment et dans quelles conditions sont fabriqués leurs vêtements. On travaille ainsi à les faire consommer différemment.
Une marche et une campagne de sensibilisation
L’une des initiatives autour desquelles se mobilisent d’ailleurs les Fashion Revolutionnaires, est la campagne #Whomademyclothes. Sur les réseaux sociaux, les internautes se prennent en photo, vêtements à l’envers et étiquettes apparentes sans oublier le hashgtag. Par ailleurs, au cours de cette semaine anniversaire, du 23 au 29 avril plusieurs événements seront organisés : ateliers, conférences, projections et autres soirées. Mais aussi une marche de sensibilisation le 24 avril à 17h, au départ du 36 rue Beaurepaire à Paris.
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Les premiers effets de la fashion Revolution
Les consommateurs ne sont pas les seuls visés par la Fashion Revolution. Bien au contraire. En changeant le comportement des acheteurs les créateurs du mouvement entendent évidemment changer celui des fabricants. C’est long, mais ça marche. L’organisation rapporte en effet que depuis le début de la campagne, environs 30% des grandes marques de vêtements ont accepté de rendre publique la liste de leurs fournisseurs.
Autre avancée, et non des moindres, en 2017, la loi sur le devoir de vigilance a été votée. Il s’agit d’obliger les grands groupes français ou présents en France à prendre les mesures nécessaires pour éviter les violations des droits fondamentaux humains et environnementaux liés à leur activité. Mais pas seulement. Cette loi engage également leur responsabilité vis-à-vis de leurs filiales ainsi que de leurs sous-traitants et fournisseurs. Ainsi, les maisons-mères ne pourront plus se décharger en cas d’accident ou de problème. La mode change.
Avril 2018.