Les cas d’allergies et d’irritations cutanées en lien avec des vêtements ou des chaussures sont régulièrement rapportés aux autorités sanitaires. Dans un rapport publié mercredi 4 juillet, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) publie le 4 juillet 2018 les résultats de son expertise ayant permis l’identification de substances chimiques susceptibles d’être présentes dans ces articles et pouvant être à l’origine de ces cas.
Pour mener à bien cette expertise, l’Agence a réalisé une étude de la littérature scientifique, complétée par des essais sur un échantillonnage de vêtements neufs prélevés dans plusieurs points de vente et des chaussures ayant entrainé des plaintes de clients, et une étude biomédicale afin d’investiguer des cas d’allergie ou d’intolérance cutanée pouvant être liés à des substances chimiques dans des vêtements ou des chaussures.
A l’issue de cette expertise, l’Anses émet les principales recommandations à l’attention des autorités :
- maintenir une pression de contrôle des articles chaussants et textiles d’habillement mis sur le marché afin d’éviter la présence d’articles non conformes à la réglementation portant sur les substances chimiques dans ces articles ;
- réviser le seuil réglementaire du chrome VI dans les articles en cuir ;
fixer un seuil réglementaire pour le nickel dans les textiles ; - proposer une classification dans le cadre du règlement européen n°1272/2008 relatif à la classification, à l’étiquetage et à l’emballage (CLP), pour les substances non réglementées et identifiées comme responsables d’allergies cutanées en tant que « sensibilisant et/ou irritant cutané ».
En outre, l’Agence émet les recommandations suivantes à l’attention des responsables de la mise sur le marché des textiles d’habillement et/ou des articles chaussants :
- s’assurer auprès de leurs fournisseurs de l’absence de substances CMR ou sensibilisantes ou irritantes cutanées dans les articles chaussants ou textiles d’habillement ;
- réaliser des études pour acquérir des données toxicologiques concernant les colorants CI Disperse Orange 37/76 et CI Disperse Yellow 23,deux colorants mis en évidence dans l’expertise et non révélés jusqu’alors, pour lesquels aucune donnée toxicologique n’est disponible. Ces données seront également utiles pour le développement de tests épicutanés ;
- travailler à la mise en place d’un dispositif d’information (étiquetage, emballage) du consommateur en particulier les populations déjà sensibilisées, permettant de signaler la présence potentielle de telles substances.
Enfin, l’Anses recommande de sensibiliser les consommateurs à l’importance de laver, avant de le porter pour la première fois, tout vêtement susceptible d’entrer en contact avec la peau, en suivant les recommandations de lavage préconisées par le fabricant.
Les résultats de cette expertise appuieront le dossier de restriction dans le cadre du règlement REACh, porté par la France et la Suède au niveau européen, sur les substances sensibilisantes ou irritantes cutanées présentes dans des vêtements et chaussures.
Source: https://www.anses.fr – 04/07/18