Aux origines du legging
A l’époque, on l’appelait “caleçon”. Les sportives le connaissaient en version lycra brillant assorti avec leur justaucorps. Les fillettes plus sédentaires lui préféraient la version en coton vaguement élastique, le plus souvent imprimé. Dans les cours d’école, les moins chanceuses avaient droit à sa version la plus mal-aimée : le fuseau. Aujourd’hui, on l’appelle legging. Et grâce au miracle de l’innovation textile, il a fini par devenir un incontournable du vestiaire féminin.
C’est au couturier récemment disparu, Azzedine Alaïa que l’on doit les premiers leggings. Mais c’est aux stars de l’aérobic des années 1980 que l’on doit leur notoriété. Vêtement souple et confortable qui n’entrave pas le mouvement, il est d’autant plus plébiscité des athlètes qu’il est brillant et coloré. Mais alors, à l’exception de quelques célébrités qui l’osent en cuir, personne ne veut porter le legging au quotidien. Cela a bien changé.
Retour en force, sous conditions
Revenu en force au début des années 2000, le legging n’a cessé de se moderniser. Si beaucoup étaient encore réticentes, les quantités de déclinaisons proposées depuis ont fait céder la plupart des femmes. D’abord, il a permis aux nostalgiques des tenues estivales de continuer de porter robes et tuniques légères même en hiver. Ensuite, il a surfé sur la vague des yoga addicts et des fitgirls, qui ont incité les marques de sport à soigner leur design. Finalement, terriblement confortable, le legging s’est fait une place dans nos intérieurs en s’intégrant aux panoplies pour cocooning.
De là, les limites sont devenues si floues que certaines vont jusqu’à considérer le legging comme un pantalon ordinaire. Ce qui ne fait pas l’unanimité. Le docteur du style le plus populaire du PAF, alias, l’inénarrable Cristina Cordula est formelle. Le legging en tenue du quotidien, oui, mais… seulement pour les femmes qui “ont des jambes belles, bien galbées, bien proportionnées”. Et pas question de se laisser aller au lycra ou à l’imprimé. Il n’y a de tolérance que pour un bon skaï ou un cuir souple.
Le legging, roi des salles de sport
Heureusement, les conseils avisés de la papesse du shopping ne concernent pas les salles de sport. Aussi les marques spécialistes du legging technique se sont-elles multipliées depuis quelques années. On a en tête l’une des plus connues, Fabletics, promue par l’actrice Kate Hudson. Les tarifs annoncés sont autour de 70€, mais rares sont les journées où les promotions n’offrent pas une très importante remise. Et Fabletics n’est pas le seul à profiter de ce créneau. Dans son sillage, Fiber, Lotus leggings, les toutes jeunes Poulettes fitness et bientôt Dim. Quant aux marques de sport plus installées, comme les enseignes de grandes distributions spécialisées, elles ont revu et développé leur offre.
Revenu d’aussi loin, le legging a forcément plus d’un tour dans son sac. Évidemment, de C&A à Undiz en passant par Zara, Princesse Tam-Tam ou Calzedonia, la plupart des marques de prêt-à-porter et de lingerie en vendent. Mais ce n’est pas tout. Devenu un indispensable du bien-être on le trouve aussi dans les magasins dédiés à l’art de vivre comme Nature et découvertes ou Rituals. Le legging a même trouvé une place au rayon beauté où il est proposé comme alternative aux crèmes amincissantes ou hydratantes.
Novembre 2017