Ahh Instagram et sa profondeur d’âme ! Le royaume des influenceurs mode. Pour le hashtag #OOTD, comprenez, #OutfitOfTheDay —tenue du jour— ils inquiètent régulièrement les protecteurs de la planète. Car il faut le reconnaître, quand ils ne mettent pas au point des stratégies qui perturbent la gestion des stocks des enseignes de mode, ils sont capables d’investir dans une tenue qui ne sera parfois portée que le temps de la photo. Pas vraiment un geste pour la planète. Mais comme toujours, là où il y a de la demande, il y a du business. Carlings, la marque de streetwear norvégienne a bien compris : elle propose… des vêtements virtuels.
Du prêt-à-porter au prêt-à-poster
Pourquoi fabriquer des vêtements qui ne seront pas réellement portés ? Tel est le point de départ de la griffe. Puisque ces instagrameurs ne sont intéressés que par la photo qu’ils peuvent publier avec leurs acquisitions, autant ne leur fournir que ce fameux cliché. Ainsi, les designers de Carlings ont-il créé une collection spéciale, totalement virtuelle. Les modeurs n’ont qu’à piocher dedans les pièces qui leur plaisent, envoyer leur photo, laquelle sera alors retouchée afin que les stylistes y greffent leur modèle. Il n’y a alors plus qu’à poster sur la Toile, et récolter les likes… ou pas.
Un coup de com’ ?
Certes, à 20 euros le modèle en moyenne, la pratique est quelque peu déconcertante. Mais est-ce une si mauvaise idée ? En réalité, cela pourrait plutôt s’apparenter à une opération de com’ pour sensibiliser aux méfaits de la fast fashion et mettre en lumière l’absurdité de ces comportements. Car si l’on croit d’abord à une écoeurante et désespérante monétisation du narcissisme, il faut savoir lire les petites lignes : tous les bénéfices sont reversés à l’association Wateraid !
Décembre 2018