Il y a un an en Chine était introduite la taxe de protection environnementale, qui frappait l’industrie textile de plein fouet, provoquant une hausse des prix pour les producteurs. L’arrivée de cette loi anti-pollution et de cette taxe, la première du genre, provoquait un séisme, notamment dans l’industrie textile, particulièrement visée puisqu’elle est la troisième source de gaspillage d’eau dans le pays.
Un après la mise en place de la taxe, où la Chine en est-elle ?
La mise en place de la taxe anti-pollution
La taxe relève notamment de la volonté du gouvernement chinois de réduire drastiquement la pollution du pays, qui fait partie des « trois batailles » que la Chine souhaite gagner dans les trois prochaines années. Aussi, entre le mois de janvier et le mois de novembre le gouvernement a enquêté sur plus de 35600 violations des lois de régulation environnementales.
L’introduction de la taxe souhaite mettre fin aux frais de décharge de pollution qui ont été mis en place en 1979. Pour la première fois, la Chine met en place une taxe visant à réduire la pollution environnementale, notamment aux niveaux des eaux, de l’air, des sols, ainsi que la pollution sonore. La taxe, plus que punitive se veut incitative au contrôle de la pollution et aux traitements des polluants par les différents acteurs du monde industriel, et notamment textile. Le montant de la taxe représente près de 50 milliards de yuan (7.68 milliards de dollars) et est par ailleurs redistribuée aux localités pour encourager le combat contre la pollution.
Les conséquences économiques
La mise en place de la taxe n’a pas été sans effet, notamment sur les petites entreprises de textile, qui ont du mal à trouver les capitaux nécessaires pour améliorer leurs équipements – provoquant des fermetures ou des situations financières difficiles. La taxe a surtout eu un effet sur les coûts, qui ont drastiquement augmenté et se sont répercutés sur les prix de vente – plaçant par ailleurs l’Inde au premier plan.
Pour autant, cette volonté d’augmenter les coûts dénote aussi d’une stratégie initiée dans les années 2000 par le gouvernement chinois, qui avait augmenté les salaires, transformant la Chine non plus en “Usine du Monde” mais en un véritable intermédiaire d’envergure.
Le grand problème de la pollution demeure cependant, et relève aussi des problématiques de consommation inhérentes à la Chine. En effet, si les fabricants asiatiques ont adapté leur offre de sourcing plus respectueux de l’environnement à la demande des marques occidentales, la volonté de consommer de manière durable n’est pour le moment pas réellement au centre des préoccupations des consommateurs asiatiques, et notamment chinois, qui représentent un marché énorme.
-28/03/19-