Les différentes fashion week ont touché à leurs fins, et les silhouettes, couleurs et styles pour les saisons à venir émergent doucement. Tendance sous-jacente depuis quelques années, le retour vers les années 80 s’est affirmé lors des défilés, et est désormais en tête de liste des tendances repérées notamment par Tagwalk pour l’année 2019. Avec toute un imaginaire qui y est associé.
Une temporalité importante puisque les années 80 sont l’emblème d’une société post-moderne en proie aux contradictions, notamment stylistiques : les silhouettes moulantes et l’oversized s’affrontent, le workwear cohabite avec le streetwear, les tons sont fluo ou au contraire très neutres. Les années 80 ce sont également les imprimés animaliers, les franges, le tie-and-dye, qu’on retrouve cette année sur les podiums et dans les collections des géants de la fast fashion. Focus sur 3 tendances.
La tendance couleur : néon
On l’a aperçu chez Delpozo, Mugler, ou encore Zara cette saison. Pourtant la couleur ou plutôt le ton néon n’est pas référencé au Colour Index. Son nom se réfère aux tubes fluorescents désignés par métonymie comme néon – en référence au gaz quelque fois utilisés dans ceux-ci.
L’imprimé : animal
Autrefois jugé de mauvais goût, le léopard a été la grande tendance de cette hiver, et il est désormais suivi par une myriade d’imprimés animaliers. Vache chez Burberry, zèbre chez Brognano, c’est un vaste zoo qui se décline sur les tissus et les tenues.
Un développement qui ne devrait pas s’arrêter de si tôt. En effet, le marché des impressions textiles digitales, avec des marques telles que Mimaki, Konica Minolto, Atexco, Kornit entre autres croît exponentiellement. Que ce soit less impressions par sublimation, en DTF ou DTG (Direct to Fabric ou Direct to Garment), les imprimés se développent et se complexifient grâce aux impressions numériques.
En effet, d’après le rapport Smithers Pira, The Future of Digital Textile Printing to 2021
la proportion de l’impression numérique a augmenté passant de 461 millions m2 en 2012 à 870 millions en 2016. En 2021, le numérique devrait imprimer 1,95 milliard m2 de tissu, soit quatre fois plus qu’en 2012.
Le vêtement : Le short cycliste
Popularisé par la marque Yeezy via Kim Kardashian en 2018, le short cycliste a été réinterprété en ce début d’année par Fendi, Chanel, ou encore Saint-Laurent. Relevant de la mouvance athleisure, le vêtement de sport technique se travestit en vêtement de ville élégant, par un mouvement classique d’appropriation des équipements sportifs, un mouvement auquel on assistait déjà dans les années 80 avec la mouvance fitness.
Si cette fibre synthétique dérivée du polyuréthane s’impose comme la matière première nécessaire, son procédé de fabrication pourrait être remise en cause par la firme Presca Teamwear. L’équipementier sportif a annoncé la semaine dernière son partenariat avec l’équipe cycliste britannique Vitus soutenu par la société d’impression Brother UK, afin de créer les tenues de l’équipe. Sept bouteilles en plastique sont nécessaires à la fabrication d’un maillot, pour une consommation d’énergie réduite de moitié et 94% d’eau en moins utilisés que pour la production à partir de matériaux vierges.
Cette impulsion a été suivie par les marques Giro et Pearl Izumi, équipementiers de cyclisme, qui ont également prévu une transition vers le nylon recyclé pour 2019.
Entre course à l’innovation et prise de conscience écologique de la part des différentes acteurs de l’industrie, les contradictions inhérentes à notre époque s’illustrent là encore à leur paroxysme, promettant une année 2019 pleine de rebondissements esthétiques, économiques et écologiques.
-12/02/19-