Il y a quelques semaines, à la présentation de la collection automne-hiver de la maison Dior, les réactions avaient fusé. Mais contrairement aux habitudes de la griffe, ce n’était pas ici pour des raisons très flatteuses. En effet, certains ont reconnu une certaine inspiration qui n’a pourtant pas été évoquée par le couturier. Bien qu’une des vestes portée présentée sur le catwalk semblait être une véritable copie d’une veste traditionnelle roumaine, aucune référence à son origine n’a été faite. De quoi susciter l’ire du peuple roumain qui s’est senti spolié de sa culture. Mais ça, c’était avant. L’affaire a eu des conséquences inattendues sur l’artisanat local.
Tirer profit d’une situation défavorable
Nos confrères de l’AFP se sont rendus à Bihor, en Roumanie, où le costume traditionnel ressemble à s’y méprendre à celui proposé par la luxueuse marque parisienne. La population a su tirer parti de la situation. Après la colère… viennent les bonnes affaires ! La médiatisation de cette pièce en peau de mouton retournée et aux couleurs chatoyantes a donné envie aux autochtones de se la réapproprier. De nombreuses femmes se sont donc mises ou remises à la couture et à la broderie, vendant ainsi leur travail autour de 500 € à l’étranger, soit l’équivalent du salaire moyen dans ces régions pauvres.
Certains sont même allés jusqu’à créer un site internet vantant la culture et la tradition locale, afin de promouvoir ces vêtements et redonner vie à l’artisanat. Résultat, puisque les “originaux” valent bien moins cher que les “copies” Dior, les vestes made in Roumanie se vendent comme des petits pains. Un véritable coup de pouce involontaire de la part du créateur français qui n’a toujours pas souhaité réagir aux différentes sollicitations.
Attention…
Note toutefois pour celles qui seraient intéressées… d’après les petites mains roumaines, le modèle dévoilé lors du défilé Dior femme présente une erreur grossière d’un point de vue de la coutume. Il s’agirait d’une veste destinée aux hommes, dotée d’un symbole phallique au dos, seulement autorisée aux messieurs en âge de procréer.
Août 2018.