Le monde de la couture et de la mode est en deuil. Ce lundi, Philippe Venet, a prévenu nos confrères de l’AFP de la disparition de son compagnon, le couturier Hubert de Givenchy. Il s’est éteint samedi 10 mars, dans son sommeil, à l’âge de 91 ans.
Le renouveau de la Haute Couture
Hubert de Givenchy avait monté sa propre maison de couture en 1952 à Paris, juste après avoir fait ses premiers pas auprès de Jacques Fath, Robert Piguet ou encore Lucien Lelong et Elsa Schiaparelli. Il avait alors déjà sorti son épingle du jeu en proposant quelque chose de nouveau : la démocratisation de la mode. Il la rend plus accessible, plus vivable. Non seulement il utilise des matières moins luxueuses, comme la popeline de coton, mais il propose également des coupes plus simples, plus faciles à vivre. Il lance notamment le concept des séparables. Ces pièces qui peuvent s’assortir avec différents hauts ou bas. Il autorise les femmes à être plus décontractées, tout en restant élégantes.
Jouissant déjà d’une bonne réputation dans le milieu, Hubert de Givenchy rencontre sa muse un an après le lancement de sa maison de couture. En 1953, il fait connaissance avec Audrey Hepburn, qui deviendra également son amie. Il lui dessine ses tenues les plus emblématiques. Parmi lesquelles la sublime robe noire dans laquelle on la découvre dans les premiers instants de Breakfast at Tiffany’s.
Une ambition ancienne
Cette année là, Hubert de Givenchy fait une autre rencontre décisive. Celle qu’il aurait voulu faire une quinzaine d’années plus tôt. Encore minot, il fausse compagnie à ses parents. Il prend le train depuis Beauvais, direction Paris. Il a l’espoir fou de rencontrer son idole, Cristobal Balenciaga. “Pour moi, le meilleur était M.Balenciaga, un homme qui a la perfection du vêtement.” confiait-il à son propos il y a quelques mois lors d’une exposition consacrée au couturier espagnol. Cette première visite fut vaine, celle de 1953 fut cruciale. Hubert de Givenchy venait de rencontrer celui qui deviendrait son mentor, influençant largement son travail.
Evoluant avec succès auprès des plus grands, Hubert de Givenchy ne s’est résolu à se retirer qu’en 1995, sept ans après que sa maison a été rachetée par le groupe LVMH. Pour autant, il n’a pas cessé toutes ses activités. Il s’est alors lancé dans le monde des enchères en devenant président du directoire de Christie’s. Mais de son propre aveu, il est toujours resté proche de la couture. Il continuait à dessiner, et suivait l’actualité du milieu.
Mars 2018