Si on vous dit “vente directe”, parfois appelée “vente à domicile”, vous pensez encyclopédies dont on n’a pas besoin, arnaques, et pauvres petits vieux. Éventuellement, Tupperware ®. En réalité, alors même que l’industrie de la mode est en crise et que les commerces traditionnels peinent à s’en sortir, en vente directe, c’est une tout autre histoire. Ce canal de distribution, loin d’être aussi désuet qu’on le croit, a le vent en poupe, notamment en ce qui concerne le textile et la mode.
Des perspectives engageantes
Selon une étude publiée ce jeudi par la Fédération Française de la Vente Directe, le secteur mode et textile représenterait en effet 12% de ces ventes, soit plus de 500 millions de chiffre d’affaires pour l’année 2017. Pas exactement négligeable dans un domaine on ne peut plus sinistré. Or, à en croire Jean-Georges Vernet, président de la FVD, il y a encore beaucoup à faire. “La France a un retard colossal sur l’Allemagne par exemple, qui réalise quatre fois plus de chiffre d’affaires par la vente directe et fournit trois fois plus d’emplois.” Quand on sait que la vente directe embauche déjà quelques 690 000 employés en France, dont un peu moins de 30% en tant qu’activité unique, cela sonne comme une information des plus rassurantes.
Flexibilité et la méritocratie
Et si les vendeurs interrogés s’accordent volontiers pour dire que cette activité nécessite néanmoins un investissement personnel important, ils y trouvent leur compte à bien d’autres égards. D’abord, ils ne travaillent en moyenne que 12 heures par semaine, et seulement 10% d’entre eux effectuent plus de 30 heures hebdomadaires. Pour autant, l’engagement a un lien direct avec les résultats, et cette rémunération au mérite est l’une de leurs principales motivations. Mais cela va plus loin, plus profond. S’ils mettent en avant les revenus et la flexibilité que cet emploi leur apporte, ils sont aussi nombreux à y voir un échauffement avant de lancer leur propre entreprise. Mais au-delà de ça, ils sont plus de 95% à apprécier le lien social que cela crée, et plus des trois quarts assurent que la vente directe a eu un impact positif sur leur self-estime et leur confiance en eux.
Tout le monde y gagne
Les avantages de la vente directe sont nombreux. Si jusqu’à la fin des années 2000 seuls quelques acteurs historiques y persistaient encore, aujourd’hui, c’est un canal de distribution qui permet à la fois aux jeunes marques de se lancer, et aux plus aguerries de se développer. En étant directement au contact des consommateurs, ces dernières peuvent avoir des retours immédiats sur ce qui plaît ou non, et ainsi s’adapter pour les canaux de distribution classiques. Quant aux consommateurs, à l’heure où les achats à l’aveugle par internet sont légion, ils aiment à pouvoir voir, toucher et tester ce qu’ils sont susceptibles d’acheter. Tout ça sans compter, que de part et d’autre, on y gagne puisque les coûts des intermédiaires sont supprimés.
Novembre 2018.