Mode in Textile

La Fashion Revolution Week commence bientôt !

A l’approche de la Fashion Revolution Week, qui se tiendra du 22 au 28 avril à Paris, la question de la notion de la “révolution” dans la mode se pose.

Quand le 24 avril 2013 le Rana Plaza s’effondre, Carry Somers et Ossola de Castro, designers et activistes, co-fondent le mouvement Fashion Revolution le même jour. Depuis 2015, c’est un évènement qui s’étend sur une semaine entière, dédié à la sensibilisation des acteurs du secteur de la mode, et notamment des consommateurs. La semaine de sensibilisation est proposée dans 130 pays. 

En France, elle souhaite mettre « l’accent sur les facteurs intersectoriels qui façonnent l’avenir de la mode que sont l’importance du travail équitable et décent, la protection de l’environnement et l’égalité des sexes. » Aussi c’est dans une réelle forme d’intersectionnalité des combats, en revendiquant l’aspect féministe, éthique et écologique de l’entreprise que s’est lancée Fashion Revolution.

Mais c’est quoi exactement une révolution ? Dans un sens non violent, une révolution c’est une révolution des opinions, des courants de pensée, des sciences, ce sont aussi des découvertes, des inventions entraînant un bouleversement, une transformation profonde de l’ordre social, moral, économique, dans un temps relativement court.

Dans la mode, les révolutions ont jusque là pris la forme d’objets : la fin du corset, le pantalon pour femme, la petite robe noire, le bikini…Mais la révolution se fait désormais dans l’ordre des idées : changer les modes de production, les conditions de travail, les habitudes de consommation, en somme donner à ses velléités de révolution une direction sociale et éthique et non plus simplement formelle. 

Il est alors intéressant de relever les leviers de communication mobilisés dans la campagne de Fashion Revolution. Un passage sur le compte twitter de l’organisation permet de confirmer le caractère politiquement engagé de l’organisation – avec d’une part le relais d’informations relatives aux revendications (revue de presse, graphiques, chiffres etc.); d’’autre part la création d’un zine (ouvrage auto-édité), qui fait écho à une certaine tradition très présente dans les subcultures, et enfin et c’est peut-être le plus intéressant, l’usage des réseaux sociaux avec la création du hashtag #WhoMadeMyClothes qui invite les consommateurs et consommatrices à poster chaque jour une photo de l’étiquette d’un de leurs vêtements, afin de questionner directement les marques sur la fabrication et la provenance de leurs vêtements.  

Et force est-il de constater que la tactique fonctionne puisque, par exemple, H&M a été interpellée par une consommatrice sur la question des salaires de la main d’oeuvre et y a répondu.

Plusieurs ateliers (Do It Yourself, troc) et conférences ainsi que projection de films se tiendront à Paris entre le 22 et le 28 avril, mais également à Nantes. On peut notamment relever l’opération OPEN STUDIO, où plusieurs créateurs et créatrices ouvriront les portes de leurs ateliers au grand public, dans une volonté de transparence, maître mot de l’action de Fashion Revolution.

-18/04/19-