Lundi 2 octobre, c’était l’effervescence dans les locaux du géant Google dans le neuvième arrondissement de Paris. Et pour cause. La créatrice Stella Mc Cartney et Miroslava Duma, toutes deux membres du Conseil d’Administration de la Fashion Tech Lab, présentaient la mode de demain.
Au programme, sept projets aussi fous que pertinents, pour préparer la mode du futur grâce à des technologies innovantes. Si les grandes figures présentes ce soir là se sont surtout illustrées du point de vue de l’esthétisme, l’avenir est ici envisagé sous un angle beaucoup plus pragmatique. “Il est clair que certains matériaux que nous utilisons aujourd’hui pourraient disparaître ou être interdits. Notre responsabilité est de trouver des alternatives intelligentes. C’est notamment le rôle des grands groupes.” souligne ainsi François-Henri Pinault, PDG du groupe Kering (anciennement Pinault-Printemps-La Redoute). “Cela rejoint un travail que l’on fait sur les nouveaux matériaux depuis quelques années.”
La Fashion Tech Lab,
pour rendre la mode et l’écologie compatibles
C’est dans cet optique que rentrent par exemple le procédé de recyclage textile Worn Again, ou encore la technique Osmotex, qui permet de transformer des textiles usagés en un fil uniforme. Le Bolt Threads, reproduction en grande quantité de la soie d’araignée, offre quant à lui une parfaite alternative aux matières premières actuellement utilisées. Ces notions sous-jacentes d’écologie et de durabilité, sont vraiment celles qui priment dans les techniques utilisées par Vibro Labs et Bionic. Si Bionic se concentre sur les plastiques polluant les océans pour en faire du fil, Vibro Labs s’engage à préserver les animaux en créant du cuir à partir de leur seul ADN.
Des révolutions à venir qui enchantent les professionnels du secteur comme Antoine Arnault, administrateur du puissant groupe LVMH : “C’est le futur. Je vois déjà les utilisations que l’on pourrait en faire dans notre industrie. (…) Si l’on peut avoir un cuir de même qualité que l’existant sans avoir à abattre des animaux, ce serait quelque chose d’extraordinaire. (…)” Révolutionnaire, et pas vain, car il l’assure : “Le jour où nous trouverons une matière de substitution nous l’utiliserons sans aucun scrupule.”