En février dernier, lors du Salon de l’agriculture à Paris, Le Ministre de l’agriculture Stéphane Travert a présenté un « plan d’action » sur la bioéconomie destiné à valoriser la génération d’énergie en milieu rural et à utiliser les ressources agricoles, forestières, marines et aquacoles pour fabriquer « alimentation, énergies renouvelables et matériaux biosourcés ». Avec une cinquantaine de mesures définies pour développer « l’économie du vivant », apparaissait également le souhait du Ministère que « les jeux Olympiques 2024 soient l’occasion de mettre en avant ces filières (…), par exemple, par l’utilisation de matériaux biosourcés (bois, béton de chanvre, isolants en fibres de lin et chanvre..) pour la construction du village olympique ».
Lors des derniers Jeux Olympiques de Londres de 2012, le stade olympique partiellement recyclable comportait déjà une structure en polymère recyclable, intégrant des morceaux de chanvre.
Les Jeux Olympiques d’hiver de Pékin en 2022 devraient eux aussi avoir leur part de fibres naturelles car de la fibre de chanvre industriel canadienne transformée par l’entreprise Canadian Greenfield Technologies va être utilisée pour sécuriser les pistes de bobsleigh et de luge. Pas moins de 163 kilos de la fibre NForce Fiber ont déjà été expédiés pour renforcer la construction de la piste de Xiaohaituo près de Pékin. L’entreprise a été sélectionnée après avoir réussi avec brio les tests, confirmant l’avantage d’utiliser la fibre de chanvre par rapport aux fibres de verre ou de plastique, avec une meilleure résistance et moins de risques de fissures des structures.
Et le chanvre devrait rester dans l’air du temps puisque du béton de chanvre pourrait être utilisé dans la construction du village des Jeux Olympiques de 2024 selon l’association Construire en chanvre qui se positionne sur ce marché, en proposant notamment un monomur faisant fonction de matériau de construction et d’isolant en même temps, avec le soutien de l’interprofession InterChanvre et de l’ Ordre des architectes d’Ile-de-France. Le village olympique comprendra 600 logements (voués à enrichir le parc social) où résideront les athlètes.
Si le coût attractif et la très bonne résistance au feu ont établies pour les bâtiments de six étages, l’actualisation des « règles professionnelles » établies par la filière en 2017, aboutira en 2019 pour permettre d’envisager des solutions sur des bâtiments de taille plus importante. Construire en Chanvre travaille actuellement à répondre aux cahiers des charges du village olympique.
Enfin, un autre point d’entrée de la fibre sur la piste des JO pourrait passer par… la planche de skateboard par exemple. En effet, en 2017 et après 3 ans de prototypage et de développement, deux jeunes américains ont utilisé le chanvre pour construire des cadres de skateboards, sous la marque Granny Smith Sports, proposant ainsi un skateboard non seulement durable, mais aussi plus léger. La marque Slovénienne Rolkaz a elle aussi lancé l’année dernière une gamme de planches de skate conçues avec du chanvre et de la résine naturelle. Or le skateboard a été inscrit comme sport olympique officiel pour les prochains JO Tokyo 2020, ce qui pourrait mettre un coup de projecteur sur ce sport et les technologies associées !!
Source: IFTH – 11/06/18