Surconsommation, gaspillage d’eau, énergivore, peu équitable, on n’est plus sans ignorer les travers du coton. Voilà l’une des raisons qui ont poussé Pascale Gransagnes Larere à lui trouver une alternative. Cette ancienne scénariste, largement inspirée par ses séjours en Inde, a décidé de lancer sa propre marque de lingerie, Germaine des Prés. Elle utilise un tissu peu commun : la fibre de lait.
Un succès parisien
Tout a commencé il y a sept ans, à Saint Germain des Prés. La jeune femme avait décidé d’y coudre elle-même des dessous pour offrir à ses amies. Ces petits cadeaux ont eu un tel succès que Pascale Gransagnes Larere a tenté l’aventure. Lingerie, nuisettes, homewear, les pièces se multiplient et se vendent comme des petits pains. A ce jour, la marque Germaine des Prés est commercialisée dans 250 points de vente, dont 150 à l’étranger.
Si à la base c’est un joli voile de coton coloré qui a permis le lancement réussi de la marque, aujourd’hui, Pascale Gransagnes Larere aspire à une production plus responsable. C’est pourquoi elle a été séduite par la fibre de lait. “J’ai découvert cette matière dans une ferme organique indienne et j’ai voulu l’exploiter sur mes modèles. J’aimerais continuer à développer cet aspect de la marque, en réfléchissant à d’autres pièces constituées de matières naturelles.”
Un textile qui allie confort, esthétisme et éco-responsabilité
Car la fibre de lait a tout bon. Certes, les pièces élaborées en fibres de lait coûtent plus cher à la fabrication et à la vente que celles en coton. Mais elles restent bien plus accessibles que la lingerie de soie, avec des avantages propres. D’abord, en terme d’aspect. La fibre de soie a un tombé plus lourd que le coton, mais un toucher et une apparence aussi doux et veloutés que la soie. Elle est résistante aux lavages en machine et est antistatique.
Ensuite, la fibre de lait est économique et responsable. En effet, le lait dont est extrait la caséine utilisée pour concevoir les fils qui constitueront l’étoffe, provient des lots d’invendus des laiteries et grandes surfaces. Cette étoffe a encore bien des atouts. Hypoallergénique, car fabriquée sans ajouts de produits chimiques, elle est aussi anti-bactérienne et entièrement compostable. Elle se dégrade en effet au bout de six semaines. Enfin, contrairement à celle du coton, sa fabrication ne demande que très peu d’eau et d’énergie.
Mars 2018