Dans une industrie textile qui sort péniblement d’une crise sans précédent, le groupe Happychic tente de s’en sortir le moins mal possible. Depuis l’annonce cet été de la fermeture de presque 90 magasins entraînant la suppression de plus de 450 postes, la direction du groupe fait face à la colère sourde de ses employés. L’une d’eux a d’ailleurs entamé une grève de la faim le 28 septembre dernier. Dans un communiqué publié ce mercredi, Jean-Christophe Garbino, le PDG du groupe a tenté d’apaiser les tensions en expliquant ses intentions, notamment quant au reclassement.
Un impact social amoindri
Il y aurait ainsi près de 250 postes identifiés comme cohérents pour des reclassements. “Le plan de sauvegarde des emplois —PSE— s’étalant jusque 2022, on peut identifier qu’en tendance, l’impact social serait relativement faible.” affirme Jean-Christophe Garbino. Il explique ainsi compter sur l’important turnover des magasins pour y replacer des salariés déchus de leur poste actuel dans les trois prochaines années.
Pourquoi Happychic refuse les demandes des syndicats
Si cette annonce est plutôt positive, la direction du groupe Happychic a néanmoins refusé d’accéder aux demandes des syndicats qui souhaitaient être assimilés à des salariés du “groupe Mulliez”, auxquels sont associées des enseignes telles que Kiabi ou Décathlon. Jean-Christophe Garbino a ainsi répondu que le “groupe Mulliez” n’était qu’un abus de langage, et expliqué qu’il ne s’agissait que d’une association fondée pour les intérêts économiques de la famille Mulliez. Malheureusement, juridiquement, il s’agit d’entités bien distinctes et les employés du groupe Happychic ne peuvent y être affiliés.
La direction n’abandonne pas ses salariés
Ceci dit, le PDG du groupe nordiste a tenu à manifester son soutien envers les salariés lésés en s’engageant notamment à pousser leurs candidatures auprès d’entreprises du secteurs. Il assure aussi “prendre directement contact avec d’autres entreprises des bassins d’emplois les plus concernés pour identifier en priorité leurs offres”. Celles-ci correspondant essentiellement à des enseignes de distribution du Nord, il se peut tout à fait que certaines soient des actionnaires de l’association familial Mulliez.
Le Ministère du Travail en appui
Soulagés mais encore insatisfaits, les salariés ont demandé appui au ministère du travail. Ils espèrent que celui-ci pèsera sur la direction de Happychic afin que des efforts soient faits quant aux reclassements des quelques 466 employés mis sur la touche d’ici à la fin de l’année.
Octobre 2018.