Elle s’appelle Anne Montecer. A 37 ans, elle est l’heureuse maman parisienne de deux petits garçons, et surtout la rédactrice en chef du site hellocoton.fr. Mais Anne est aussi une blogueuse avertie. Après dix années à alimenter son blog lifestyle Annouchka, elle a décidé il y a quelques jours de se lancer dans une nouvelle aventure : ledressingideal.fr. Pour l’occasion, nous l’avons rencontrée.
Anne Montecer. © Anne Lemaitre
Quel est votre parcours ?
Après une licence de tourisme qui me destinait à devenir guide-conférencière, j’ai finalement vendu des voyages sur-mesure pendant quelques années. J’ai adoré ce job mais ma vraie passion, c’était déjà le web, les blogs et les réseaux sociaux.
En 2008, j’ai co-fondé le site Hellocoton avec une équipe de choc, une très belle aventure. Mon parcours n’est plus si atypique que ça. Aujourd’hui, si on le veut, on peut faire plein de métiers différents. Je trouve ça vraiment chouette. Nos parents n’ont pas eu cette chance, il ne fallait pas sortir des cases ni prendre de risques.
Vous aviez déjà un blog, Annouchka, qui fonctionne toujours très bien. Pourquoi avoir voulu en créer un autre ?
J’ai toujours adoré la mode mais Annouchka est plutôt un blog lifestyle, je m’y sentais un peu à l’étroit. J’avais envie d’aborder la mode avec un concept fort et une vraie problématique, autrement qu’en postant de simples photos de mes looks. Un nouveau blog s’est donc imposé !
C’est une grosse charge de travail supplémentaire mais l’envie de créer et d’innover fut plus forte que tout. Voilà pourquoi j’aime autant le web d’ailleurs, il permet de donner vie à toutes sortes de projets et dégage une énergie folle qui m’inspire et me nourrit chaque jour.
Quel est l’objectif de ce nouveau blog ?
L’objectif du Dressingidéal est d’aborder la mode de manière plus simple et réaliste que ce que l’on voit dans les magazines. Ceci en revalorisant les basiques et les intemporels de la garde-robe comme le jean ou la chemise blanche. C’est aussi une façon de faire réfléchir à notre manière de consommer.
Le dressing idéal est-il évolutif ?
Oui, forcément. Comme nos besoins et envies évoluent, notre dressing change au fil du temps. A vingt ans, on est souvent moins exigeant qu’à trente ou à quarante ans. La garde-robe peut aussi changer après une grossesse, un changement de métier… Mais les basiques comme le jean, la chemise blanche ou le trench sont des vêtements qui habillent toutes les générations et peuvent vraiment nous accompagner toute notre vie. Pour moi ils restent les fondements du dressing idéal.
Pour vous, la beauté d’un vêtement dépend de sa coupe et de sa matière. Quelles sont les matières à privilégier, et celles à éviter ?
Ma mère m’a appris très tôt à décrypter les étiquettes des vêtements. Quand elle me disait “Je ne t’achèterai pas ce truc, c’est 100% acrylique !”, je lui en voulais vraiment ! Plus tard, j’ai compris l’intérêt de privilégier les fibres naturelles comme le coton, le lin, la laine ou la soie.
Pour moi, ce sont des matières nobles. Elles sont bien plus agréables à porter au quotidien. On transpire moins dans du coton que dans du polyester par exemple. Elles sont aussi biodégradables, contrairement aux matières synthétiques, dont certaines sont cancérigènes et polluantes. L’élasthanne met en moyenne 300 ans à se dégrader ! Néanmoins, un bémol pour le coton, très gourmand en eau et pesticides. J’essaye donc de le choisir bio.
Vous dites être sensible à “tout ce qu’il y a derrière” un vêtement. Que vous évoque la fast fashion ? Etes-vous dans une démarche éco-responsable ?
La fast fashion est un fléau… C’est un désastre écologique et humain sur lequel on ne peut plus fermer les yeux. Les pièces sont souvent d’une qualité déplorable, et elles ne sont même plus si bon marché. Les prix de Zara ou H&M ne cessent d’augmenter !
Je suis loin d’être irréprochable : il m’arrive de temps en temps de franchir les portes de ces enseignes. L’appel des tendances, la nouveauté… cela peut être tentant parfois. Mais j’ai aujourd’hui conscience que chacun de mes achats a des conséquences écologiques ou humaines.
Je fais donc attention à mieux choisir. J’achète aussi régulièrement des vêtements d’occasion. C’est une super alternative pour se faire plaisir, le sentiment de culpabilité en moins.
La tendance que vous défendez, c’est d’investir dans des pièces de qualité plutôt que de renouveler sans arrêt des pièces bas de gamme. Est-ce à la portée de toutes les bourses ?
Ce que je défends, c’est avant tout d’investir dans des bons basiques ou des vêtements intemporels dont on va moins vite se lasser. Cela évite de nombreux achats compulsifs, vite oubliés au fond du placard, et des euros dépensés pour rien.
Ce sont ces erreurs d’achats qui coûtent le plus cher, en réalité. C’est normal d’hésiter sur un vêtement quand il est un peu hors-budget, mais ce n’est pas plus intéressant de mettre la même somme dans plein de vêtements bas de gamme !
C’est toujours mieux d’être dans une démarche qualitative, mais j’ai bien conscience que beaucoup de gens ne peuvent pas dépenser 40 euros pour un tee-shirt en coton, au nom de la qualité ou de l’éthique. J’essaie donc de proposer des sélections de produits qui peuvent convenir à toutes les bourses, tout en respectant un minimum de critères qualitatifs.
Quelles marques, créateurs comptent parmi vos fétiches ?
J’aime beaucoup la marque Maison Standards pour ses basiques et intemporels impeccables et élégants, mais aussi pour sa totale transparence (coûts de fabrication, distribution…) qui lui permet de proposer des vêtements au prix le plus juste possible. C’est un modèle hyper intéressant que j’espère voir se développer.
Je suis fan de Joli Bump, une marque qui habille les femmes enceintes, et dont les vêtements sont conçus pour se porter avant, pendant et après la grossesse. C’est bluffant. Chaque pièce est imaginée par la créatrice, puis fabriquée en Europe. Je porte encore un joli haut et une chemise que j’avais achetés lorsque j’étais enceinte de mon fils l’année dernière, ils me vont encore parfaitement même sans mon beau ventre rond. Ce sont de vrais intemporels que je garderai longtemps. C’est un parfait exemple de mode évolutive et durable.
Mars 2018