Mode in Textile

Interview de Michel COGNET, Directeur Général de CHOMARAT

Après 120 ans, qu’est-ce qui fait qu’un Groupe industriel continue à être à la pointe ?

CHOMARAT, Groupe international spécialisé dans les textiles techniques investit de 35 millions d’euros sur 3 ans, pour accélérer l’innovation et moderniser ses sites français, notamment.

Portrait d’un Groupe innovant en constante évolution, avec Michel COGNET, Directeur Général de CHOMARAT et membre du board du Groupe JEC, l’organisation leader mondiale des composites…

L’innovation fait partie intégrante de la stratégie de CHOMARAT, de son ADN… Qu’est-ce que cela signifie pour vous au quotidien ?

Nous travaillons dans un secteur qui est porteur en termes d’avancées technologiques, nous avons donc énormément de pistes de travail. Mais nous sélectionnons les projets qui correspondent à notre vision stratégique à court et à long terme.

Chez CHOMARAT, cette vision est définie en interne. Nous échangeons beaucoup ensemble pour atteindre les objectifs fixés, entre les équipes Direction, Marketing, Innovation, etc., et nous nous assurons d’avoir les ressources nécessaires à allouer aux projets sur lesquels nous travaillons. Ce sont deux préalables fondamentaux : se concentrer sur des objectifs communs ambitieux, et s’assurer qu’ils sont réalistes par rapport aux moyens, aussi bien en termes de compétences et de ressources financières, que de technologies.

Une fois ces préalables remplis, nous passons à l’action : analyser nos marchés, comprendre les besoins et l’existant, puis investir dans les nouvelles technologies, s’engager dans la recherche, créer des ponts avec les universitaires, travailler sur des projets collaboratifs avec une chaîne de partenaires, etc. Au quotidien, nos mots-clefs pour la mise en œuvre de notre stratégie d’innovation sont : ensemble, excellence et envie !

Comment continuez-vous à innover aujourd’hui ?

Au cours des dernières années, nous avons renforcer notre pôle de Recherche & Développement.

Aujourd’hui, CHOMARAT se positionne comme un acteur international de premier plan. Nous sommes en collaboration avec de nombreuses universités américaines, européennes et asiatiques, ce qui nous permet d’accélérer la mise sur le marché de nos produits et de nos innovations.

Nous avons par exemple des partenariats avec des personnalités de premier plan, telles que le Professeur Stephen W. Tsai, de l’Université américaine de Stanford, ou encore avec le Professeur Sung Ha de l’Université de Hanyang en Corée.

Ces collaborations ont permis à CHOMARAT de prendre des virages stratégiques très forts dans des délais très courts.

Pour autant, CHOMARAT conserve son relationnel historique important avec les acteurs français de la filière. On peut citer en exemple l’Institut Français du Textile et de l’Habillement, ou les pôles de compétitivité.

Actuellement, 60% de la R&D de l’entreprise est effectuée à travers des échanges, ce qui permet d’accélérer considérablement le processus de développement. Les 40% restants sont gérés de manière autonome, pour protéger les innovations internes et avoir la possibilité d’être pionniers sur le marché. A titre d’exemple, il y a 1 an, nous avons lancé sur le marché G-FLOWTM. C’est le premier renfort composite 2-en-1, à la fois structurel et drainant. Il est 100% made in CHOMARAT, et est aujourd’hui utilisé par un leader mondial du nautisme, mais également dans l’éolien !

Quel regard portez-vous sur votre métier et sur son évolution ?

Aujourd’hui, tous les acteurs de la filière textile sont des sociétés qui ont réussi à passer le cap de mutations profondes, dont celui du textile technique ! Dans notre métier, nous avons l’exemple fort des soyeux lyonnais.

Chez CHOMARAT, cela s’est traduit par une diversification des métiers, le développement de nouveaux savoir-faire, jusqu’à ce que de nouvelles opportunités marchés se présentent. CHOMARAT est aujourd’hui un Groupe multi métiers, parce que nous nous sommes appuyés sur de nouveaux relais de croissance, et avons assuré la transition du textile traditionnel au textile technique dans les années 1950/1960.

Sur la base de cet héritage, le développement actuel des textiles intelligents semble, selon moi, être le point de départ d’une des prochaines mutations importantes de la filière.

Une fois de plus, la clé est l’innovation permanente !

Propos recueillis par N.Righi – Juillet 2017