Depuis 1850, la Maison Drouault est le premier fabricant français d’articles de literie haut de gamme en garnissage naturel. Reconnue pour la qualité, le confort et le bien être de ses produits en fibres naturelles ou synthétiques innovantes, Drouault n’a de cesse de conserver son esprit pionnier et entrepreneurial, pour produire sur le territoire jusqu’à 9000 oreillers et 700 couettes chaque jour.
Tous deux se sont prêtés pour nous au jeu d’une interview croisée autour d’un beau projet d’entreprise: la valorisation de l’art du bien dormir français.
L’histoire de Drouault s’écrit depuis 168 ans, et l’entreprise est aujourd’hui labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant ; qu’avez-vous mis en place pour assurer sa longévité et sa croissance ces dernières années ?
Didier Hannaux (DH): Depuis l’intégration de la maison Drouault dans le groupe Dodo en 2004, nous nous sommes attachés à préserver l’ADN de la marque et à consolider son savoir-faire traditionnel de près de 170 ans. Les clients sont très sensibles à la qualité artisanale de nos produits et aux belles finitions main.
Jonathan Hannaux (JH): L’objectif des quinze dernières années était de moderniser l’outil de production tout en conservant ces spécificités. Nous avons fortement investi pour augmenter nos capacités de productions afin d’accompagner le rapide développement de l’entreprise. De nouvelles machines très modernes ont également permis d’améliorer la qualité des plus beaux duvets tout en maîtrisant nos coûts de production et en améliorant sensiblement les conditions de travail des salariés.
L’entreprise promeut son savoir-faire made in France, qui donne un produit « Made in Extraordinaire » … au quotidien qu’est-ce que rend votre activité et vos produits « extraordinaires » ?
JH : C’est difficile d’imaginer tout le travail et le savoir-faire nécessaires à la confection d’un oreiller ou d’une couette. Nous sommes fiers de poursuivre cette production dans la Sarthe et la plus belle des reconnaissances est d’entendre nos clients dire qu’ils ont passé une nuit extraordinairement douce.
Être labellisée EPV est une vraie reconnaissance pour la Société, comment arrivez-vous à préserver à travers le temps les savoirs et savoir-faire de l’entreprise ?
JH : Un énorme travail a été réalisé pour informatiser l’historique de l’entreprise. Beaucoup de choses étaient dans l’esprit de quelques personnes et cela leur a également permis de remettre à plat certains sujets gérés à l’instinct.
DH : Pour autant, c’est l’humain qui reste au centre de la maison Drouault et de son savoir-faire unique. Nous avons donc mis en place des binômes intergénérationnels pour accélérer la transmission et le partage de connaissances. Il n’existe pas d’école pour former à notre métier.
Traçabilité des produits, impact maîtrisé sur l’environnement, certification …Le développement durable fait partie de vos engagements stratégiques, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur sa mise en œuvre ?
DH : Un des gros enjeux de notre métier est la réduction de l’utilisation de l’eau. Les plus gros investissements de l’entreprise ont été faits autour de cette problématique. Les gains ont été énormes et nous regardons en permanence les nouvelles innovations dans le domaine. De plus en plus de matériaux sont également issus de la filière recyclage et nous travaillons étroitement avec nos fournisseurs pour développer cet usage.
JH : La traçabilité de nos produits a toujours été fondamentale. L’avantage du Made in France et des approvisionnements locaux en plumes facilitent grandement ce travail mais c’est le cas pour tous nos produits. Même si nos clients sont très regardant aujourd’hui sur l’origine des produits, cela fait de nombreuses années que Drouault a mis en place son système précis de traçabilité.
La croissance de votre activité a été importante ces dernières années, alors même que le secteur textile a souffert. L’intégration au groupe Dodo en 2014 a-t-elle révélé des complémentarités essentielles pour assurer la longévité de l’entreprise ?
DH : Le secteur textile a souffert mais pas autant que la production textile en France. Nous avons vu de nombreuses entreprises disparaître malgré leur expertise. L’intégration à l’entreprise familiale Dodo a été un succès car les valeurs correspondaient bien à celles de Drouault. L’engagement des salariés, la simplicité, l’agilité et la créativité ont servi de fondement à la croissance de l’entreprise. La capacité d’investissement a évidemment été indispensable pour concrétiser la vision que les équipes avaient du marché.
JH : Dodo a apporté une puissance de frappe toute autre à Drouault. Tout a pu aller plus vite tant en sécurisation des approvisionnements, qu’en modernisation industrielle, qu’en déploiement commercial.
De nombreuses entreprises font aujourd’hui le pari de l’expérience client et de la personnalisation des produits, notamment grâce aux services en ligne et à la digitalisation. Est-ce un point central de votre stratégie de développement, notamment avec la mise en place de services comme la commande sur-mesure, ou de personal shopping sur le site web ?
JH : Toute l’entreprise est organisée pour répondre aux demandes sur-mesure de ses clients. Que ce soit les hôtels qui veulent offrir un confort spécifique à leurs clients, ou les consommateurs qui recherchent le produit parfaitement adapté à leur besoin (confort ou dimensions), ils savent qu’ils peuvent trouver chez Drouault le conseil et le savoir-faire.
DH : Une belle marque comme Drouault se doit d’être performante sur le digital et d’y offrir tous les services qui rendent le client unique. Tout est mis en œuvre pour fournir un conseil personnalisé par mail ou par téléphone grâce à l’expertise de nos collaborateurs.
Qu’est-ce qui vous a surpris récemment dans l’univers de la mode et du textile ?
DH : La légèreté toujours plus importante des produits garnis de duvet, notamment dans les doudounes ; cela était un phénomène de mode mais qui est maintenant rentré dans les mœurs.
Propos recueillis par N.Righi – Septembre 2019
Photos: Drouault – Tous droits réservés