Avec le soleil revigorant de ce week-end, le froid est déjà un lointain souvenir. Pourtant, il y a quelques semaines à peine, chacun cherchait de quoi s’emmitoufler au mieux. Certains ne se posant aucune question d’éthique, et fonçant droit sur la fourrure animale. Un choix mode de plus en plus désapprouvé et contesté. C’est donc sans surprise que John Galliano a annoncé vendredi renoncer à utiliser la fourrure animale.
Maison Margiela dans la lignée anti-fourrure de Gucci ou Versace
Dans la lignée d’autres grandes maisons de couture, comme Gucci, Versace, Stella McCartney ou encore Giorgio Armani, Hugo Boss ou Ralph Lauren, le créateur de la prestigieuse Maison Margiela, choisit d’agir en faveur du bien-être animal. Dans l’interview qu’il a accordée au magazine Elle ce 6 avril, John Galliano explique pourquoi il a pris cette décision marquante. Il raconte ainsi avoir rencontré par hasard Dan Mathews, vice-président de l’association de défense animale PETA Etats-unis.
D’autres alternatives sont possibles
Les deux hommes auraient donc échangé à propos du traitement des animaux pour l’industrie de la mode. La teneur de leur discussion n’a pas été dévoilée mais on devine qu’elle s’approche de ce que France TV Info a pu reccueillir de la part d’Isabelle Goetz, porte-parole de PETA France. “Ce sont des millions d’animaux que l’on fait naître dans des élevages complètement sordides, pour les dépecer, les tuer dans des conditions assez violentes, simplement pour décorer un vêtement. En 2018, on est quand même complètement capable de s’habiller sans fourrure, de créer des choses esthétiques sans fourrure.”
Un point de vue difficile à contrer, qui a convaincu John Galliano, si motivé qu’il en est même devenu végétarien. “Aujourd’hui, on ne veut pas un produit, on veut une éthique, une maison qui défend des valeurs que l’on admire. On peut être dépravé et très drôle sans fourrure !” s’amuse-t-il d’ailleurs !
L’industrie de la fourrure ne s’inquiète pas
De son côté, bien que John Galliano emboîte le pas à d’autres géants de la mode, Pierre-Philippe Frieh, porte-parole de la Fédération Française des Métiers de la Fourrure n’en semble pas affecté. “Nous ne sommes pas inquiets, parce que ce nombre est très relatif, voire assez faible par rapport aux autres créateurs qui continuent à travailler la fourrure. Nous sommes un peu déçus par ce genre de décision, même si c’est surtout un effet d’annonce.” Il faut dire que l’industrie de la fourrure génère 35 milliards d’euros et plus d’un millions d’emplois à travers le monde. On comprend que la fourrure a encore de beaux jours devant elle.
Avril 2018