Juin 2017, après avoir lentement mais sûrement observé sa chute sans réussir à y faire quoi que ce soit, Kindy, fleuron français de la chaussette, est repris par Thierry Carpentier et Salih Halissi. Quinze mois plus tard, où en est la marque ?
Des chiffres rassurants
Alors qu’à ses heures de gloire Kindy engrangeait quelques 60 millions de chiffre d’affaires annuel et employait un millier de personnes, à sa vente, les résultats avaient largement chuté. En effet, les ventes ne s’élevaient plus qu’à 15 millions d’euros et seule une soixantaine d’employés travaillait encore pour la marque. Kindy remonte doucement la pente. Aujourd’hui, elle emploie une centaine de travailleurs et si le chiffre d’affaires n’est pas encore à la hausse, il reste stable, là où il subissait une baisse régulière de deux à trois millions d’euros chaque année. “Nous avons bon espoir d’être rentables cette année.” indique Thierry Carpentier, qui vise les 20 millions de chiffre d’affaire d’ici trois ans.
Retour à des bases saines
Les entrepreneurs entendent bien mettre toutes les chances de leur côté pour parvenir à leurs fins. “Notre mission est de faire revivre cette belle marque.” assure Salih Halissi. Pour cela, ils ne lésinent pas sur les moyens et ciblent les priorités. “En année 1, on continue forcément de subir le passé. Notre première urgence a été de dresser un constat global de notre usine de Moliens.” Ils ont ainsi lancé de lourds travaux de rénovation, une tâche d’autant plus ardue que les artisans rechignaient à s’y déplacer. Mais ce n’est pas tout, les nouveaux dirigeants ont aussi fait de sérieux investissements. Pas moins d’un million d’euros a en effet été consacré aux nouvelles machines et à la mise à jour des systèmes d’information. De quoi repartir sur des bases saines.
Une stratégie en deux temps
Quant à la stratégie, si le groupe compte en réalité trois marques dont Achile et Thyo, en plus des licences et de la production pour les marques de distributeur, c’est sur Kindy, qui représente 70 % du groupe, que Thierry Carpentier et Salih Halissi souhaitent se concentrer en premier lieu. Pour cela, ils envisagent deux grands axes de développement. Le premier, à moyen terme, concerne la diversification. Il réside dans une offre de textile incluant tee-shirts et sous-vêtements, à l’instar de l’un de ses principaux concurrents, DIM. Cela évitera les risques liés au mono-produit.
Le second axe concerne la distribution de la marque. Kindy envisage de charmer des tranches supplémentaires de la population et d’assurer ses ventes en proposant une offre d’abonnement. Une idée d’autant plus judicieuse que le taux de retour est très faible pour des produits tels que les chaussettes. Et dans cette optique, rien n’est laissé au hasard, puisque le groupe a racheté TISSEL en juin dernier, un spécialiste de vente en coffret, possesseur d’une base de données de 100 000 clients potentiels.
Une cure de jouvence complète
Enfin, derniers éléments de cette indispensable cure de jouvence, Kindy se dotera bientôt d’un nouveau logo ainsi que d’un nouveau site web. Cerise sur le gâteau, la marque surfera sur la vague des influenceurs en proposant une collection capsule signée Baptiste Giabiconi, ex-chouchou de Karl Lagerfeld.
Septembre 2018