Mode in Textile

Kiyomi Iwata, l’artiste qui sort le Kibisco de sa cachette.

Crédit photo : Robert Severi

Kiyomi Iwata est une artiste d’origine Japonaise et Américaine, qui a débuté sa carrière à Richmond à la fin des années 60.

Au fur et à mesure des années, son style a évolué pour faire place à un merveilleux travail artistique mêlant tradition Japonaise et art contemporain Américain, même si certaines de ses œuvres reflètent plus une culture que l’autre.

Un exemple de réalisation où la tradition japonaise ressort le plus est son inspiration des Furoshiki, un vêtement utilisé au japon pour porter les bentos, les courses, les cadeaux… Elle a décidé de détourner cet objet culturel en utilisant du métal comme le bronze, le cuivre et l’acier inoxydable, au lieu du tissu. Mais elle s’est finalement décidée pour l’aluminium. Beaucoup plus malléable et manipulable, il tient sa forme et il est plus facilement disponible. Le style demeure intact tout en l’embellissant avec des fils de soie, de la broderie, des couleurs comme le bronze, l’or, le cuivre. Elle a réussit à transformer cet objet du quotidien en objet d’art, et donne de la valeur ajoutée à une œuvre en mélangeant textile et métal.

Crédit photo : Taylor Dabney

 

Après de nombreuses réalisations toutes différentes, et après avoir utilisé de multiples tissus comme l’organza, la soie et bien d’autres, elle se lance dans une nouvelle « aventure » en 2010 avec le Kibisco.
Le Kibisco est le terme qui désigne les dix premiers mètres de fil qu’un ver à soie tisse après son éclosion. Plus irrégulier et beaucoup plus grossier que le fil de soie, il est jeté, considéré comme inutile.

L’artiste imagine de lui donner un traitement plastique, change son approche de création, apprend à maîtriser ce nouveau matériau et après de nombreux essais, compose «Chrysalis ». Elle y travaille le volume, la forme cylindrique, joue sur un tissage ouvert et linéaire qui donne la sensation de faire partie de l’espace et non d’avoir une forme solide.

Crédit photo : David Hunter Hale

Cette “sculpture” est sans doute sa plus complexe et la plus imposante qu’elle ait réalisé, composée de plusieurs formes différentes qui se chevauchent. Une œuvre n’étant jamais terminée, un jour en regardant sa création accrochée sur le mur de son bureau, Kiyomi Iwata remarqua plus en détails les ombres qui s’en dégageaient. Elle décida de les intégrer elles-aussi à son travail, en les traçant sur une grande feuille de papier placée derrière ses créations pour donner encore plus de profondeur.

Le résultat rend la tache beaucoup plus compliqué pour l’œil qui observe et tente de savoir ce qui est réel et ce qui ne l’est pas; ce qui est un trait sur du papier ou ce qui est un fil dans l’espace.

Kiyomi Iwata a réussit avec « Chrysalis » à faire du Kibisco une matière noble, et à lui donner une seconde puisque trop souvent rejetée.
Comme chaque artiste travaillant de leur main, Kiyomi Iwata laisse une partie d’elle dans ses oeuvres, partie qui montre sa vision de l’art qui mélange son passé, la tradition et la modernité.