Depuis des siècles, le cuir est partout dans notre quotidien. Beau, solide, chaud, étanche et naturel, ses qualités ne sont plus à prouver. Néanmoins, il n’est pas à la portée de toutes les bourses. Et si son esthétisme séduit, son éthique ne plaît pas à tous. Aussi depuis longtemps lui cherche-t-on un remplaçant. Le skaï, sous ses diverses évolutions ou bien le cuir vegan ont bien trouvé leur place sur le marché, mais force est de constater que leurs défauts sont nombreux. Depuis peu, un nouveau matériau, aussi intéressant que le cuir entame une percée inattendue : l’alcantara.
Alcantara vs cuir
A écouter son principal fabricant, l’Italien Andrea Boragno, l’alcantara serait même un sérieux concurrent au cuir. Tout au moins un complément, ne serait-ce que pour les consommateurs vegan qui rechignent à utiliser du vrai cuir. Composé de polyuréthane, polyester et microfibres, l’alcantara a un aspect proche du suède. Il en a aussi les qualités. Souple au toucher, chaud en hiver et froid en été, durable, esthétique, personnalisable, il a en plus l’avantage d’être moitié moins lourd que le cuir.
De nouvelles applications
Andrea Boragno reconnaît la suprématie du cuir véritable, mais il a pleinement confiance en sa société. Pour lui, c’est certain, l’alcantara est promis à un brillant avenir. Créé dans les seventies, d’abord utilisé dans la mode, puis dans les intérieurs, il est depuis les années 1990 un matériau très prisé des fabricants automobiles. Les sièges, les plafonds, leviers de vitesse ou encore les volants et les portes, il est facilement applicable sur les divers éléments d’un véhicule pour lui apporter confort et cachet. Mais depuis peu, l’alcantara est aussi très demandé pour les finitions de produits technologiques comme les téléphones, casques audio ou les ordinateurs portables.
L’enthousiasme de ce PDG diplômé de génie chimique n’est pas infondé. La société Andrea Boragno emploie en effet 600 personnes, et devrait embaucher 200 personnes supplémentaires d’ici trois à quatre ans. Quant à son chiffre d’affaires, autour des 320 millions d’euros annuels, il a été multiplié par trois depuis 2009.
Mars 2018.