“On n’a pas trouvé mieux que les fesses pour vendre des culottes”. Pourtant, la nécessité de représenter avec respect la femme à l’ère de #MeToo est devenue parfois un casse-tête pour les fabricants de lingerie française, tenants d’un savoir-faire unique.
La dernière campagne Aubade a déclenché une polémique en décembre 2018 à cause d’une énorme affiche montrant des fesses parfaitement rondes habillées d’une culotte brodée, affichée sur la façade des Galeries Lafayette à Paris.
L’élue communiste de Paris Hélène Bidard, adjointe chargée de l’égalité femmes-hommes, a réclamé sur Twitter “le retrait immédiat de cette campagne sexiste” utilisant une femme “sans visage”. Le débat a fait rage, certains dénonçant la censure et rappelant que les femmes sont mal traitées dans les pays où de telles publicités sont interdites. Aubade a rappelé que ses fameuses campagnes “Leçons de séduction” lancées il y a 25 ans ont “choqué, mais sans empêcher les femmes d’acheter les produits, ni la marque d’évoluer”.
Henriette H, une jeune marque de lingerie, défilera quant à elle le 20 janvier à Paris avec Aubade et une quinzaine d’autres ténors du secteur lors d’un show “aux allures rock”, destiné à mettre en avant l’héritage du savoir-faire français. Pas question pour elle de renoncer aux clichés sensuels dénudés. A l’inverse, la maison familiale Simone Pérèle présente depuis un an ses ensembles telles des natures mortes. Une manière selon elle de décomplexer les femmes et de rendre la lingerie plus accessible.
Renaud Cambuzat, photographe de mode et directeur artistique depuis 2016 du groupe Chantelle, qui réunit plusieurs marques de lingerie (Chantal Thomass, Passionata, Darjeeling…), estime quant à lui qu’il n’y a toujours pas assez de propositions par rapport aux évolutions de la société pour une femme moderne “complexe, multi-facettes et changeante”.
Source: https://www.afp.com -17/01/19