Enfin, le soleil est là. Un régal pour le moral, une angoisse pour les jardiniers. Car si l’Astre stimule la pousse des plantations, cela ne dure qu’un temps. Passées quelques semaines de chaleur et sécheresse estivale, les plus belles plantations sont mises à mal. Et ce a fortiori lorsque les communes interdisent l’arrosage. Matl’eau est la solution. Ce géotextile hydrophile permet l’épanouissement de jardins extraordinaires tout en préservant l’eau.
Un pull en laine qui maintient l’humectation
A l’origine de cette invention, Alain Lehebel, ingénieur de formation. Tandis qu’il observait la pelouse desséchée de son voisin, il s’est étonné d’y trouver une petite surface épargnée par l’aridité. En creusant, au propre comme au figuré, il a compris que cette parcelle était encore verte car un pull qui y avait été enterré lui servait de réserve d’eau.
Des bouteilles recyclées pour des plantes en bonne santé
L’idée est née. Accompagné pendant trois ans par l’Institut Catholique des Arts et Métiers ainsi que de l’Institut National de la Recherche, l’ingénieur a cherché à reproduire cet effet. Il a ainsi mis au point un tissu à base de bouteilles en plastique recyclées, imprégné d’un polymère organique qui fixe les molécules d’eau. Cette membrane est ainsi capable de retenir jusqu’à 20 fois son poids en eau.
Des avantages écologiques, économiques, mais pas que
Enterré à 30 centimètres de profondeur après avoir été mis à tremper pendant une quinzaine de minutes, Matl’eau diffuse l’eau stockée en continu. Contrairement à un arrosage traditionnel, cela évite la déperdition d’eau par infiltration et évaporation. Un sérieux avantage écologique et économique. Un sérieux avantage aussi en terme de temps et d’organisation, puisque les arrosages peuvent ainsi être divisés par trois.
Mais ce ne sont pas là les seules qualités de ce géotextile innovant. Comme sa diffusion est continue, les racines puisent les nutriments dont elles ont besoin quand elles en ont besoin. Du fait, les plantes sont plus belles, plus vite, plus longtemps. Et tout ça pour trois fois rien. Pour une jardinière de 60 centimètres, l’équipement ne revient qu’à 1,82 euro. Une somme dérisoire comparée aux litres d’eau qui seront ainsi sauvegardés et aux plantations préservées.
Juin 2018.