Entre un pays en crise et ce qui ressemble à l’amorce d’une guerre contre la fast fashion, en France, l’industrie du textile n’est pas au mieux de sa forme. La chaîne de magasins Jennyfer en fait les frais depuis quelques mois déjà. En mai dernier, les dirigeants avaient d’ailleurs publié un communiqué de presse dans lequel ils confiaient être en difficulté et chercher un nouvel actionnaire. C’est désormais chose faite, avec l’arrivée prochaine d’un nouveau président investisseur, Sébastien Bismuth.
De l’argent et des projets, en faveur du digital
L’homme d’affaires de 45 ans est l’ancien dirigeant de la chaîne de lingerie Undiz, qu’il a récemment quittée. Celui-ci ne s’installe pas seul en tant qu’actionnaire majoritaire de Jennyfer, mais avec un consortium d’acteurs du digital, de la mode et de l’international, comme l’annonce le communiqué publié par la marque. Il vient surtout avec de nouvelles idées et des plans de relance.
Parmi lesquelles, un souhait profond de faire de Jennyfer une véritable plateforme mode digitale, dédiée à la jeunesse féminine française. Pour cela, il entend développer une marque-média. Il souhaite aussi recourir à la digitalisation dès la création du produit, et faire coïncider de façon très forte les réseaux physiques et digitaux de la marque. Ainsi, le mot clef associé à la marque ne sera plus l’actuel #wearjennyfer mais #weardigital. Un programme fort qui interroge malgré tout sur l’avenir des magasins physiques. Ceux-ci sont aujourd’hui au nombre de 550 à travers le monde, embauchant 1700 salariés.
Nécessité d’une nouvelle stratégie
Ce virage s’annonce nécessaire. En effet, le secteur est confronté à une concurrence de plus en plus redoutable. Ceci tout en faisant face à “une désaffection des clients”, comme le déclarait récemment Michel Maire, spécialiste de la restructuration d’entreprise.
Juillet 2018.