Des chercheurs italiens affirment avoir développé une nouvelle finition textile à base de sucres dérivés de déchets agricoles, tels que l’huile de tournesol et le jus de fruit, qui réduit jusqu’à 90% la libération de microfibres de nylon lors du lavage des vêtements . Ce développement est une réponse directe à la nécessité urgente de lutter contre la libération de microfibres synthétiques pendant le lavage qui ont été responsables de jusqu’à 35% de la pollution micro plastique dans les écosystèmes marins et d’eau douce.
C’est dans le cadre du projet de recherche européen MERMAIDS qu’a été effectué ce développement. Le projet a en effet préalablement identifié différents paramètres critiques qui ont un fort impact sur la libération de microplastiques au cours du processus de lavage. Ces paramètres sont résumés ci-dessous:
– Longueur de la fibre: plus les fibres sont courtes, plus la probabilité de migrer vers la surface du fil est élevée et d’augmenter leur pilosité et leur boulochage. En conséquence, augmenter leur libération pendant le processus de lessive.
– Torsion du fil: la résistance du fil et l’élasticité augmentent avec la torsion. Des fils plus compacts sont obtenus avec des valeurs de torsion plus élevées.
– Densité linéaire (nombre de fils): Le nombre de microfibres libérées augmentera avec le nombre de fils en raison d’une plus grande quantité de fibres par section.
– Densité du tissu: un plus grand nombre de fils par unité de longueur entraînera une structure plus serrée avec une probabilité moindre de libération de la fibre.
– Auxiliaires textiles: assurent une protection physique des fibres contre l’abrasion / la réduction du coefficient de frottement (fibres-fibres, fibres-détergents) pendant la lessive.
La recherche MERMAIDS a également montré qu’au cours du premier lavage, beaucoup plus de microfibres sont libérées. Une option possible serait de réaliser un premier lavage contrôlé des tissus (capturant les microfibres libérées lors de ce premier lavage) avant de les mettre en vente. Les chercheurs ont par ailleurs étudié l’influence des détergents et des conditions de lavage sur la libération des microplastiques. Au cours de la recherche, différents revêtements ont été testés sur différents types de fils et de matériaux. En premier lieu, des auxiliaires textiles commerciaux ont été testés et appliqués sur des tissus. Les résultats de cette phase expérimentale ont montré que les traitements de finition à base d’émulsions de silicium et de résines acryliques permettaient de réduire la quantité de microfibres libérées lors des opérations de lavage. Ensuite, d’autres recherches ont été menées en développant des revêtements à base de deux biopolymères issus de sources naturelles: le chitosan et la pectine.
Le chitosan est obtenu à partir de la désacétylation de la chitine contenue dans l’exosquelette des crustacés. Ceci, étant un déchet de l’industrie alimentaire, est largement disponible sur le marché à bas prix. De plus, le chitosan présente les avantages d’être non toxique, biocompatible et complètement biodégradable, avec une structure chimique similaire à la cellulose; la pectine est quant à elle principalement extraite de sous-produits agro-alimentaires appropriés tels que les écorces d’agrumes et de déchets de pomme, un biomatériau intéressant car bon marché et abondamment disponible, étant un déchet de jus de fruit, d’huile de tournesol et de fabrication de sucre.
Sources: https://www.ecotextile.com; https://oceancleanwash.org/ – 25/06/18