Détecté à un stade précoce, le cancer du sein est guéri dans 90% des cas. De nombreuses campagnes sont lancées pour sensibiliser à l’importance du dépistage du cancer du sein la plus connue étant L’Octobre Rose.
Il s’agit d’une campagne d’information et de mobilisation internationale sur le dépistage précoce et la lutte contre les cancers du sein. Du 1er au 31 octobre, des manifestations et événements sont organisés par des acteurs de plus en plus nombreux. Et parmi eux, des entreprises issus de l’industrie textile habillement et des acteurs du monde scientifique apportent leurs contributions à cette lutte contre la maladie.
Car oui, la lingerie a un rôle important à jouer !!
Quelques chiffres pour mieux comprendre
En 2017, près de 60 000 nouveaux cas de cancer de sein ont été diagnostiqués en France et ont été responsables de 12 000 décès. C’est le cancer le plus fréquent chez la femme. Les méthodes de dépistage et les traitements sont de plus en plus efficaces, 87% des patientes sont en vie 5 ans après le diagnostic.
Ces taux varient fortement d’un pays à l’autre en fonction des différences de développement, le cancer du sein reste néanmoins la première cause de mortalité par cancer chez les femmes avec 627 000 décès pour 1 000 000 nouveaux cas diagnostiqués en 2018.
La première étape : le dépistage
Depuis quelques années maintenant, étudiants et scientifiques se sont investis dans la création de soutien-gorge capables de détecter la présence d’une tumeur. La première invention de ce type baptisée “First Warning Systems” a été développé en 2012 par Lifeline Biotechnologies conçu pour détecter les anomalies des tissus mammaires; malheureusement, le groupe a fait face à des difficultés et a dû revoir la copie de son ambitieux projet.
Depuis, Julian Rios Cantu, étudiant mexicain, a créé en 2017 avec trois de ses collègues d’Higia Technologies le soutien-gorge « Eva ». Le dispositif doit être porté entre 60 et 90 minutes par semaine afin d’obtenir des mesures régulières de la part des capteurs intégrés; ainsi la chaleur, la texture et la couleur de la peau des seins sont évalués pour révéler une éventuelle altération de l’état de la poitrine. Les données sont récoltées et analysées à l’aide d’une application qui met en place un diagnostic envoyé à la porteuse et son médecin.
Sur le continent européen, c’est l’initiative franco-suisse SBra qui a vu le jour sous la forme d’une projet collaboratif de recherche et développement . Ce soutien-gorge intelligent serait également doté de capteurs capables de détecter le possible cancer de manière précoce tout en restant confortable et sans risque pour la santé. Le dispositif ciblerait plus particulièrement les femmes jugées à haut risque et les femmes hors dépistage.
Ces dispositifs ne sont pas des outils de substitutions au dépistage classique et ne remplace pas une mammographie, en revanche, ils constituent un complément aux palpations qui, souvent mal effectués, ne suffisent pas à prendre en compte certaines données.
Deuxième étape: accompagner les femmes après une mastectomie
Une opération d’ablation d’un sein est très vécue comme très traumatisante par les femmes ayant dû faire ce choix. Si le confort au porter est évidemment essentiel, préserver sa féminité grâce à sa lingerie devient alors tout autant crucial dans l’accompagnement psychologique. Si le choix dans les rayons lingerie est encore restreint, les choses bougent du côté des fabricants, et c’est une bonne nouvelle !
Garance est la première marque de lingerie post-opératoire pour les femmes malades d’un cancer du sein. La fondatrice de la marque a elle aussi été touché par le cancer du sein, et de cette expérience est née l’idée de Garance . A la suite de son opération, acheter de la lingerie n’était plus un plaisir mais un moment douloureux. Les seuls soutien-gorge adaptés étaient vendus en pharmacie et n’étaient pas très féminin . Cecile Pasquinelli crée alors son entreprise en 2010 et lance sa collection de soutien-gorge post-opératoires, des modèles adaptés au port d’une prothèse, arborés de dentelle et déclinés en période estivale en maillots de bain. En 2016, la success story continue et Garance ouvre sa première boutique physique à Paris, les femmes peuvent alors essayer les modèles, échanger et se réapproprier leur féminité. Et depuis 2017, la marque est même présente ans les rayons des magasins Monoprix, facilitant ainsi encore un peu plus l’accès à ces produits.
En France, le fabricant de lingerie Rouge Gorge propose lui aussi une collection de soutien-gorgepost-opératoires, avec couleurs et dentelles, symboles de féminité. Et d’autres initiatives ont également étés prises depuis quelques années par des géants du textile comme Kiabi qui ont sortis des collections de sous-vêtements pour les femmes opérées dont un certains pourcentage sont remis à des associations. A noter enfin que La Redoute, Daxon, ou encore Les 3 Suisses, spécialiste de la vente en ligne, référencent plusieurs marques proposant quelques modèles post-opératoires, comme la très célèbre marque Chantelle, ou Anita, dans leurs pages lingerie!
A l’étranger les choses bougent également. Aux Etats-Unis par exemple, TomboyX est l’une des marques de sous-vêtements les plus en vogue. Après avoir subi une double mastectomie, sa fondatrice eu la volonté de créer un soutien-gorge sur lequel on peut y ajouter des inserts. Les pièces de son soutien-gorge Soft Sports sont donc amovibles pour permettre aux femmes de l’adapter à leur poitrine et ainsi de se sentir mieux dans leur peau.
Le combat au quotidien: encourager la recherche !
Cette année, comme les années précédentes, l’Octobre Rose a fédéré de nombreux acteurs qui se sont mobilisés pour lever des fonds contre le cancer du sein. Les startups ne sont pas en reste de projets caritatifs non plus. Ainsi, citons Bleuet, concepteur de sous-vêtements pour adolescentes qui leur procure confort et confiance en elles. A l’occasion de l’Octobre Rose, Bleuet décide de mettre en vente leur modèle « Bleum » en rose pâle renommé “This Bra Gives” dont 15% des recettes sera reversés au Fond d’aide au traitement Susan G. Komen jusqu’au 31 octobre de cette année.
Autre contribution à noter, celle de la célèbre Rihanna et sa marque de lingerie Savage X, qui soutient également soutenu l’Octobre Rose. Pour l’occasion, la chanteuse aux multiples casquettes a dévoilé le coffret « Savage X Thrivers Xtra VIP Box » contenant une brassière en dentelle rose assortie à sa culotte tanga, un cycliste rose pâle… et des dominos (!). Pour l’achat de chaque coffret, 3,75$ seront reversés à l’association Clara Lionel Foundation (CLF), une ONG fondée par Rihanna qui oeuvre notamment pour la recherche et l’aide aux survivantes de cancer du sein. Mais ne vous faites de faux espoirs, le coffret est déjà épuisé !
Dans la famille des associations d’acteurs plus improbables, citons l’initiative du Conseil Sud-Africain du Rooibos, Cansa (Cancer association of South Africa) et Storm in A-G Cup… ! Ces 3 entités qui n’ont pourtant sur le papier rien en commun se sont bel associées pour imaginer un soutien-gorge presque entièrement fabriqué à base de sachets de thé Rooibos usagés. Le thé originaire d’Afrique du Sud, pays où 1 femme sur 27 est touchée par le cancer du sein, a été spécialement choisi pour ses propriétés antioxydantes qui aide à lutter contre l’inflammation, l’une des principales causes du cancer. De plus, le Rooibos colore naturellement les sachets de thé en rouge. Ce sont les équipes de Storm in A-G Cup qui ont donné vie au concept malgré un défi de taille.
Le résultat de cette collaboration le « soutien-gorge Rooibos » sera vendu aux enchères lors d’un dîner-bénéfice au profit des programmes d’éducation des femmes de l’association du cancer d’Afrique du Sud. Cansa espère que l’engouement autour de ce soutien-gorge va encourager les femmes – jeunes ou moins jeunes – à répondre à l’appel lancé pour un dépistage régulier du cancer du sein.
Sources: IFTH – 11/10/19