L’année dernière, l’Institut des polymères, composites et Biomatériaux du Conseil national italien de recherche (CNR-IPCB) et la Fondation néerlandaise Plastic Soup Foundation ont testé des vêtements synthétiques de quatre marques de mode mondialement connues. Les résultats ont été présentés lors de la foire ISPO à Munich le lundi 4 Février 2019.
Un chemisier de chez Zara, composé de 100% polyester sur le devant et d’un mélange de coton et de modal sur le dos, a ainsi perdu tellement de fibres par lavage qu’il a commencé à se “désintégrer” après seulement quelques lavages. Il a perdu en moyenne 307,6 mg de fibres par kg de linge. Les t-shirts testés d’Adidas et de Nike sont fabriqués à 100% en polyester et ont perdu un pourcentage très similaire de mg de fibres par lavage: 124,05 mg / kg et 125 mg / kg, respectivement. La blouse H & M testée contient 65% de polyester recyclé. La perte de fibres de ce chemisier était encore élevée mais elle a obtenu de meilleurs résultats que les autres marques, perdant en moyenne 48,6 mg par kg de lavage.
La méthode utilisée pour déterminer la quantité de fibres perdues était semblable à celle utilisée par l’Université de Plymouth dans le cadre de recherches effectuées en 2016. Les deux instituts ont pesé les filtres avant et après filtration afin d’évaluer le nombre de microfibres libérées en grammes. La principale différence entre les deux réside dans le fait qu’IPCB-CNR a utilisé trois filtres et lavé des vêtements entiers, tandis que l’Université de Plymouth en a utilisé un et lavé de petits morceaux de tissu. Néanmoins, les résultats des deux projets de recherche sont comparables. Autres spécificités: IPCB-CNR a lavé les vêtements deux fois en utilisant la même méthodologie pour tous les tests. L’IPCB-CNR a rédigé un article scientifique sur les tests effectués, qui est en cours d’examen par les pairs et sera bientôt publié. Bien que les résultats soit significatifs , il reste difficile de les comparer complètement. Tout dépend du tissu utilisé, du mélange de matières, de la fabrication du fil, etc.
Un autre problème important soulevé par l’étude est que les machines à laver ordinaires ne sont pas capables de filtrer les microfibres qui sont libérées pendant le processus de lavage. Pour cette raison, la Plastic Soup Foundation soutient un filtre innovant créé par la start-up slovène Planet Care. Deux des quatre vêtements testés par IPCB-CNR ont été lavés également avec ce filtre Planet Care, et les résultats ont été signifcatifs: jusqu’à 80% des fibres ont été capturées avant d’être déversées dans les eaux usées.
Outre le filtre, il existe une autre solution plus en amont qui semble extrêmement prometteuse. Dans le cadre de la recherche Mermaids Life + (2014-2018), IPCB-CNR a mis au point un revêtement à la pectine pouvant être ajouté au fil et pouvant potentiellement empêcher plus de 80% de la libération de microfibres. Le fabricant de fils Sympatex Technologies finance actuellement davantage de recherches.
Source: https://www.plasticsoupfoundation.org– 04/02/19