Chaud, doux, léger, le mohair a ravi de nombreux adeptes durant les grands froids de cet hiver. Meilleur marché que le cachemire, plus agréable que la laine, le mohair se trouve facilement dans les enseignes du tout venant. Cela va changer. Après une enquête de l’association PETA Asie, les principaux groupes de l’industrie textile que sont Inditex, H&M ou encore Gap ont fait savoir qu’ils renoncaient à vendre des produits utilisant du mohair au sein de leurs différentes enseignes.
Une situation déjà vue
Cette décision devrait prendre effet d’ici à 2020. “Pour nous, il est d’une importance capitale que les animaux soient bien traités, nous avons donc décidé d’interdire définitivement le mohair.” ont annoncé les portes-paroles du groupe H&M sur leur site ce mardi 1er mai. Les groupes leaders du marché ont déjà été confrontés à pareille situation. En 2013 déjà, l’enseigne suédoise avait annoncé ne plus vouloir utiliser de fourrure d’angora. Cela faisait suite à la publication d’un reportage réalisé par la PETA Chine.
La réaction des groupes a été rapide. Il ne leur a fallu en effet que quelques heures après la diffusion de l’enquête choc de la PETA pour annoncer la nouvelle. Il faut dire qu’après lecture et visionnage des documents publiés sur le site de l’association de défense animale, l’envie est plus grande d’ôter son pull que d’en acheter un.
Une maltraitante insupportable
La PETA dévoile ainsi les coulisses de 12 élevages de chèvres. Ceux-mis sont situés en Afrique du Sud, là où est réalisée plus de la moitié de la production mondiale de mohair. Un véritable crève-coeur. Les chèvres élevées pour leur sous-poil doux et chaud, sont tondues deux fois par an dès leur sixième mois. Ceci pourrait ne poser aucun problème si les animaux avaient de quoi s’abriter. Car ainsi privés de leur isolation naturelle, ils ne peuvent plus se protéger des conditions climatiques. Or les chèvres n’ont pas d’abri. C’est donc parfois jusqu’à 80% du cheptel qui mourrait de froid après la tonte.
Ceci est loin d’être la seule horreur perpétrée dans ces élevages. L’espérance de vie naturelle d’une chèvre est d’environs 10 ans. Celles-ci ne les atteignent jamais. Maltraitées, elles meurent ou sont tuées bien avant. Ceci dans d’atroces conditions. Jetées par les pattes ou la queue, colonne vertébrale ainsi brisée, elles subissent aussi des bains détergents, tête sous l’eau. La tonte étant rémunérées au volume et non au temps passé, les tondeurs s’occupent des animaux sans aucun ménagement. Les coupures sont nombreuses, et souvent profondes au point de nécessiter des sutures, réalisées sans anesthésie ni précaution d’hygiène.
Ames sensibles s’abstenir.
Mai 2018