Peut-être avez eu la chance de découvrir les avancées de la recherche française dans le domaine de la mode et du luxe lors des récentes Rencontres CARATS, qui ont eu lieu le 14 septembre 2021, au sein de l’incubateur mode La Caserne, à Paris.
Parmi les projets et preuves de concepts présentés lors de cet évènement étaient visibles les démonstrateurs issus de trois grands projets de recherche collaborative, et présentés par l’Institut Français du Textile et de l’Habillement (IFTH). IFTH fait en effet partie du Réseau CARATS qui a pour objectif de faciliter l’accès à la recherche et d’accompagner les PME-ETI de la filière Mode & Luxe vers des créneaux à haute valeur ajoutée et à plus forte teneur en innovation. Piloté par 3 Instituts Carnot (Institut Carnot M.I.N.E.S, Institut Carnot MICA et Institut Carnot Ingénierie@Lyon), l’ambition du programme CARATS est d’améliorer la compétitivité des entreprises françaises de la mode et du luxe, en favorisant les collaborations entre industriels et chercheurs.
Les trois prototypes IFTH présentés lors des Rencontres CARATS sont issus des projets suivants:
> Projet E-fashion² : Activewear connecté
Le projet E-Fashion² s’inscrit dans l’un des 5 enjeux d’innovation de la feuille de route du réseau CARATS, le Luxe du futur, avec l’ambition de produire un démonstrateur sous forme d’une tenue activewear connectée. IFTH et la créatrice Clara Daguin ont rassemblé leurs compétences pour développer ce prototype: une combinaison maille connectée élaboré sur le plateau technique de tricotage d’IFTH à Troyes, venant souligner les lignes du corps et intégrant directement le circuit conducteur dans le tricot.
Ce vêtement enveloppe le corps, ressent son mouvement, et déclenche des variations lumineuses via des LEDs brodées sur le buste. Les capteurs d’étirement sur les coudes et genoux sont créés directement par la forme du dessin sinueux réalisé dans la maille. Clara Daguin travaille essentiellement avec l’interactivité et la lumière. L’interactivité de la combinaison passe par le mouvement, le corps est libre, la silhouette est visible, illuminée, une possible représentation du Luxe du Futur.
> Projet KHROMATEX : Développement de textiles photoluminescents
Dans un monde où les consommateurs sont de plus en plus en attente de produits évolutifs, de nombreuses recherches sont menées dans le but de développer des matériaux fonctionnels capables d’apporter des informations et interagir avec leur environnement en fonction de leur condition d’utilisation. Dans ce contexte, les équipes de recherche de l’Institut Clément Ader et d’IFTH ont mutualisé leurs compétences pour développer des systèmes optiquement réactifs, c’est-à-dire capable de changer de couleur en fonction d’une sollicitation mécanique (phénomène mécanochrome).
Validé à l’échelle laboratoire sur des éprouvettes, une première phase de transfert a pu être réalisée vers la fabrication à l’échelle semi-industrielle de fils mono et multifilaments pouvant être adaptés aux procédés de transformation textile. Après l’obtention de fils et de joncs, quelques prototypes ont pu être élaborés validant la fabrication de tissus à motifs photoluminescents ainsi que la réalisation d’objets par impression 3D. Ces résultats prometteurs ouvrent d’ores et déjà la voie à de multiples applications dans l’univers de la Mode, du Luxe et de l’Habillement qui dans l’avenir pourraient offrir tout un panel de changement de couleurs et ce de façon réversible ou non.
> Projet MAGYFIL : Nouvelle génération de filaments lumineux pour la Mode et le Luxe
L’objectif du projet MAGYFIL est le développement de nouveaux filaments à effet lumineux (monofilaments ou multifilaments) permettant la réalisation d’objets polymères par fabrication additive (impression 3D par dépôt de fil en fondu) ou de structures textiles. Les effets lumineux particulièrement ciblés dans le cadre du projet sont les phénomènes de changement de couleur par effets plasmoniques et de phosphorescence (réémission lente de la lumière dans l’obscurité).
Un travail en collaboration avec le laboratoire IS2M a permis de réaliser dans un premier temps des mélanges polymères à changement de couleur sous effet mécanique (pression) par l’introduction de nanoparticules d’argent dans une matrice PLA biosourcée. Dans un second temps, un monofilament PLA contenant des additifs phosphorescents introduits par compoundage dans la matrice a été développé dans le cadre du projet MAGYFIL. Ce filament permis de réaliser des objets en impression 3D par dépôt de fil en fondu (FDM) utilisés dans des démonstrateurs . Des résultats qui dans l’avenir pourraient offrir tout un panel de produits phosphorescents sur mesure.
Source: https://www.ifth.org/ -16/09/21-