Mode in Textile

Rentrée de la mode : le grand mercato des équipes dirigeantes

Habituellement, on ne parle de mercato que dans le monde du football et de l’audiovisuel. Difficile pourtant de ne pas penser à ces saisons de remaniements lorsque l’on regarde le mouvement général dans lequel le monde de la mode se trouve. Restructurations, changements de direction et de présidence, elle est en pleine mutation. Et le premier signe visible est le grand chambardement des équipes dirigeantes. Petite revue de la semaine passée.

Boohoo

La petite enseigne de prêt-à-porter en ligne devenue grande, adapte ses moyens à ses besoins. Tandis que Boohoo vient de voir ses ventes multipliées par deux au cours de l’exercice 2017-2018, elle se dote d’un nouveau directeur général. Dès le 15 mars prochain, John Lyttle, jusque là directeur général délégué de Primark, prendra donc ses nouvelles fonctions. Quant aux deux actuels co-directeurs généraux, Mahmud Kamani et Carole Kane, ils restent dans l’entreprise mais changent de poste. Le premier deviendra ainsi président exécutif, tandis que la seconde restera au Conseil d’administration, avec une fonction exécutive.

Nike

La filiale française de Nike était dirigée depuis 2016 par Eric Cuenot. Celui-ci a quitté son poste en juillet dernier pour la direction de Nike Amérique Latine. Il a donc été remplacé par Christophe Merkel, lui-même ancien président de Nike Japon. Celui-ci devient ainsi directeur général de Nike Europe. Un poste qui ne devrait pas l’impressionner. En effet, Christophe Merkel évolue auprès de la marque au Swoosh depuis dix ans, après un passage chez les non moins imposants L’Oréal et Danone.

Levis Strauss

Chez Levi’s, c’est toute la structure qui semble remaniée avec l’annonce du départ de l’actuel président des marques, James Curleigh. Sous la direction générale de Chip Bergh, c’est toute une équipe qui renaît. Liz O’Neill a donc été recrutée comme vice-présidente exécutive. Elle sera en charge de différentes missions sur la totalité du cycle de vie d’un produit, depuis sa conception à sa distribution.

Marc Rose, jusque là gestionnaire du e-commerce, inaugure la nouvelle entité créée par le groupe pour superviser les ventes directes. Il en aura la direction. Du fait de la réunion de la gestion du e-commerce et de la distribution physique, Carrie Demandez, responsable des ventes de détail est contrainte de quitter l’entreprise. Enfin, dernière nouveauté, afin de continuer de récolter les fruits d’une politique marketing de plus en plus intense, Jennifer Sey aura pour mission de vice-présider et diriger le service, auquel un budget largement augmenté a été attribué.

Loïs

Lorsque la marque espagnole Loïs a été liquidée en 2008, la France est devenue l’un de ses principaux marchés. Aussi reste-elle l’un des principaux axes de croissance et de développement. Quoi de plus logique ainsi que de confier la relance de la marque à Katya Jaud, également dirigeante des entités françaises et bénéluxiennes de Desigual. La jeune femme n’est pas franchement une débutante puisqu’elle a eu la responsabilité du développement des affaires de la marque portugaise Salsa.

Camaïeu

Chez Camaïeu, Elisabeth Cunin, dirigeante de l’entreprise depuis 2013, laisse sa place à Nicolas Woussen, arrivé au sein du groupe en novembre dernier en tant que Directeur Général Adjoint en charge des finances. Le jeune homme de 42 ans, diplomé d’HEC, a démarré sa carrière en 2000 dans une banque d’investissement. Il a ensuite intégré les rangs du groupe Casino où il officiait comme Directeur Adjoint du développement, avant de rejoindre CDiscount en 2010 puis Showroomprivé 5 ans plus tard. Il aura la charge de poursuivre la stratégie axée sur le digitale organisée d’ici l’horizon 2022.

Promod

Chez Promod, Julien Pollet remplace Patrice Lepoutre à la présidence du groupe. Ce dernier intègre ainsi le conseil de surveillance de la société. Un petit nouveau qui ne l’est pas vraiment. Julien Pollet n’est autre en effet que le fils du fondateur de l’enseigne, Françis-Charles Pollet. Après un parcours d’intégration au sein de l’entreprise, le jeune quadragénaire a d’abord pris la responsabilité des entités du Moyen Orient, de l’Inde et de l’Asie avant d’être promu Directeur de la cellule innovation, poste qu’il conservera en parallèle de la présidence de la société.

Happychic

S’il y a bien une restructuration qui n’a échappé à personne c’est celle du groupe Happychic. Celui-ci a dû se résoudre à fermer près de 90 boutiques, sur les 734 de son parc, et licencier 466 salariés. Les différentes fusions des enseignes gérées par le groupe —Jules, Brice et Bizzbee— impliquent également un réaménagement des directions. Ainsi, Yann Hinsinger a-t-il été nommé à la direction de l’enseigne Bizzbee.

Septembre 2018.