RSE. Responsabilité Sociétale des Entreprises.
Derrière l’acronyme se cache , comme définie simplement en 2011 par la Commission Européenne, « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société ». Mais de façon plus précise, la RSE fait l’objet de lignes directrices définies par la norme ISO 26000, publiée en 2010, qui indique que la «responsabilité sociétale des organisations est la responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et de ses activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement transparent et éthique qui :
- Contribue au développement durable y compris à la santé et au bien-être de la société.
- Prend en compte les attentes des parties prenantes.
- Respecte les lois en vigueur et est compatible avec les normes internationales.
- Est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations. »
Et dans ce domaine, la France tire son épingle du jeu. En effet, selon la deuxième édition du baromètre EcoVadis/Médiateur des entreprises intitulée «Comparatif de la performance RSE des entreprises françaises avec celle des pays de l’OCDE et des BRICS » publié le 29 mars 2017 (basée sur plus de 20 000 entreprises et sur 21 critères environnementaux, sociaux et de gouvernance), les entreprises françaises occupent la 4ème place après celles du Royaume-Uni, de la Suède et du Danemark , comparées aux entreprises de l’OCDE et des BRICS . Ainsi, 63% des entreprises françaises ont un système de management considéré comme “adapté ou exemplaire“, contre 51 % dans les pays de l’OCDE hors France et 27 % dans les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). La France affiche surtout la progression la plus importante (+10%) par rapport au score lors du premier baromètre Ecovadis paru en 2015. Si les mesures pour la protection de l’environnement sont largement mises en place aujourd’hui, les marges de progression existent notamment le cas en matière d’éthique.
De nombreuse actions et initiatives collectives ont été engagées depuis plusieurs années, notamment dans le domaine du textile, de la mode, et de l’habillement, et à titre individuel les entreprises s’interrogent, avancent et déploient des stratégies dans ce domaine. La Responsabilité Sociale des Entreprises fait toujours parler d’elle, mais qu’en est-t-il vraiment aujourd’hui dans le secteur de l’habillement féminin? C’est pour répondre à cette question qu’a été commandée une étude spécifique intitulée “Les entreprises du secteur de la mode et la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) : état des lieux, risques et opportunités “, réalisée par le cabinet VIGEO EIRIS, financée par le DEFI, en exclusivité pour la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin. Les résultats de cette étude ont été dévoilés en exclusivité lors de la dernière édition du salon TRAFFIC de Paris, en avril 017, ouvrant la voie à une table ronde consacrée au développement durable.
Un rappel du cabinet VIGEO EIRIS, pourquoi engager une politique RSE ? En dehors du cadre réglementaire, essentiellement car il s’agit d’un élément différenciant sur un marché, et parce la non-maîtrise des risques a un coût pour les entreprises, un coût juridique, un coût de « réputation », un coût en terme d’attractivité, dans un contexte où par exemple 51% des Français déclaraient en 2016 vouloir consommer autrement, où les controverses sont fréquentes, et l’émergence de labels avérée. Dans le cadre de son étude, le cabinet a ainsi constaté auprès des acteurs de l’habillement féminin interrogés qu’une certaine maturité et des bonnes pratiques existent déjà en termes d’éco-conception des produits, de sécurité des produits et d’information du consommateur, de l’intégration de facteurs sociaux et environnementaux dans la chaîne de valeur. Des efforts sont faits en termes de recyclage et de gestion de la fin de vie des produits, mais la problématique d’un nombre de filières existantes restreint reste un frein. La traçabilité, la qualité de la gestion des emplois, la prévention des discriminations, l’engagement sociétal restent des actions à structurer de façon plus systématique dans les entreprises. En conclusion, la RSE reste clairement accessible aux TPE/PME représentatives de la filière, et doit intégrer l’ensemble des enjeux du secteur, prendre en compte l’ensemble des parties prenantes , et s’appuyer sur une analyse managériale structurée.
L’engagement des Galeries Lafayette illustre la structuration progressive de cette démarche. La marque a notamment lancé une collection 100% traçable par les consommateurs baptisée Fashion Integrity. Marie-Hélène Plainfossé, directrice des Talents et du Développement durable du groupe, explique ainsi l’ambition du Groupe de devenir la référence mondiale d’un « commerce à la française, éthique et responsable », en plaçant l’économie circulaire et l’homme au cœur du businesss, et souligne qu’« à partir du moment où l’on donne de la visibilité, il faut être exemplaire ». Jennifer Muller, Principal Data Service Manager de Launchmetrics, rapporte sur l’audience du sujet RSE sur internet. Principal constat : le développement de la « slow fashion » ces dernières années a décuplé l’intérêt des internautes en 2016, notamment à travers de blogs spécialisés et les réseaux sociaux (Instagram et Twitter en tête, mais aussi Facebook et Youtube), plus qu’avec les médias classiques. L’Europe se positionne largement en tête de l’engagement du public connecté, notamment en Grande-Bretagne et en France.
A noter enfin que si l’on peut noter les efforts de la filière du prêt-à-porter classique en la matière, les acteurs de l’habillement des textiles à usages techniques ne sont pas en reste, avec les exemples des stratégies RSE mises en place chez des leaders dans leurs domaines tels que TDV Industries, Armor Lux, Cepovett, ou encore Serge Ferrari , pour ne citer qu’eux parmi tant d’autres.
Voir aussi l’information: https://www.modeintextile.fr/outil-devaluation-risques-rse-entreprises-textile-habillement/
Auteur : IFTH – 13/04/2017