Au sein de ses ateliers alsaciens, SENFA Innovative Coating Solutions imagine et développe de nouvelles expériences visuelles uniques, créatrices d’émotions… Vous en rêvez ? SENFA le fait grâce à ses solutions textiles !
En effet, cette société spécialiste des textiles techniques fonctionnalisés propose depuis plus de 45 ans des solutions et services aux marchés de la publicité, de la décoration, de l’aménagement de la maison et du bâtiment principalement. Leader sur les technologies de l’enduction, SENFA fait partie de l’un des groupes textiles français les plus reconnus dans le monde notamment pour sa capacité d’innovation, le Groupe Chargeurs.
Chef d’orchestre de cette entreprise à l’ADN innovant et créatif, mais aux racines industrielles ancrées dans le territoire, sa directrice générale Sandrine Hornecker met en musique une stratégie de développement opérationnel axée sur la recherche de performance globale et le respect des principes du développement durable. En recherche constante de challenges, Sandrine Hornecker réinvente les codes de SENFA pour toujours mieux valoriser le savoir-faire technique auprès de ses clients, mais aussi leur faire découvrir tout le potentiel créatif des équipes. Objectif : offrir une vision 360° de l’expertise de SENFA, du panneau publicitaire grande largeur aux propriétés ignifuges, au tissu enduit occultant ou même anti-ondes, en passant par les masques lavables grand public. Sandrine Hornecker a accepté de revenir pour nous sur les fondamentaux de cette stratégie et sur son ambition pour l’avenir de SENFA.
Avec 12% du CA investis en R&D, l’innovation fait vraiment partie de l’ADN de SENFA. Comment s’articule-t-elle au quotidien, notamment entre développements privés et projets collaboratifs ?
L’innovation fait partie de notre ADN comme elle l’est au sein du Groupe Chargeurs. Au cœur de la stratégie de SENFA, elle permet de générer de nouvelles opportunités, de proposer à nos clients une offre différenciée leur permettant de créer plus de valeur. Sur un marché compétitif et dans un monde en constante évolution, toute entreprise doit sans cesse innover, conserver et améliorer son avantage concurrentiel. Innover nous permet de nous démarquer sur nos marchés captifs, d’être à l’avant-garde et de générer de la croissance. Nos nouveaux produits sont très souvent précurseurs dans leurs domaines et traduisent toute notre force d’innovation technique, basée sur les performances de notre équipe de R&D, et sur notre capacité d’anticipation des tendances des marchés et des évolutions sociétales.
Travailler en mode collaboratif est incontournable, que ce soit avec les centres techniques, les universités, écoles. Cela permet d’enrichir nos propres connaissances, mais aussi de caractériser les performances nos prototypes comme avec IFTH par exemple, afin de nous assurer qu’un produit répond bien à toutes les normes affichées sur sa fiche technique avant sa mise sur le marché. SENFA fait également partie du Pôle Textile Alsace depuis quasiment sa création, avec un rôle actif au sein de la gouvernance, comme je le fais moi-même depuis deux ans maintenant.
Nos clients sont bien plus que des clients, ils sont aussi nos partenaires, et nous cherchons en permanence à répondre à leurs besoins pour leur donner ce fameux avantage concurrentiel. En interne existent des synergies entre nos différents services, la principale étant orientée vers le client entre la force commerciale, l’équipe marketing et le département R&D. Nos fournisseurs jouent également un rôle essentiel dans cette recherche commune des meilleures solutions pour le client final, avec les fonctionnalités que nous serons capables de proposer sur les étoffes grâce à notre technique d’enduction. Nous accompagnons clients et fournisseurs dans la construction des cahiers des charges pour optimiser la chaîne de valeur et fournir la meilleure réponse possible au besoin exprimé du marché.
Dans notre gamme de produits, nous proposons également des fonctionnalités, qui peuvent très avant-gardistes, comme avec notre tissu anti-ondes Estompe® par exemple. Ce type de produit très innovant, très performant, fait partie de notre éventail de solutions techniques, mais est encore très en avance par rapport à la demande du marché.
Tous les départements de l’entreprise peuvent contribuer à la genèse de sujets d’innovation. Nous avons donc un comité de développement qui se réunit toutes les trois semaines, pour analyser d’une part les projets en cours et l’intérêt ou non de les poursuivre selon les premiers résultats, mais également pour étudier toutes les nouvelles demandes ou propositions de projets. Chaque sujet est étudié selon la demande du marché, les ressources à mobiliser, l’intérêt technologique, entre autres, et l’équipe dirigeante acte la décision d’aller vers tel ou tel projet.
Les outils de communication de SENFA, en particulier le site internet, ont été récemment complétement revus et modernisés. Est-ce une évolution vers une nouvelle identité, une nouvelle reconnaissance pour l’entreprise ?
Lors de mon arrivée au sein de l’équipe dirigeante, je trouvais que le site internet ne reflétait pas le potentiel de l’entreprise, ne présentait que quelques aspects techniques de l’activité sans mettre en valeur nos produits. Or SENFA est un acteur majeur du marché, un spécialiste des textiles techniques fonctionnalisés destinés à la communication visuelle, à la publicité, mais aussi l’hôtellerie, la décoration ou encore la protection solaire ! Notre site ne correspondait pas à cette dimension visuelle et créative que nous souhaitions exprimer. Le nouveau site web intègre à présent l’ensemble de nos produits à travers un catalogue dédié et un moteur de recherche, mais aussi tous nos savoir-faire et ce sur une plate-forme web moderne et design, qui offre une vision 360° de notre expertise, toujours pour mieux accompagner et servir nos clients et leur faciliter l’accès à l’information.
Etablir une vraie stratégie de contenu est primordial dans tous projets de communication digitale. Nous avons gardé ce qui fait toute l’identité de SENFA, nos racines industrielles et notre outil de production, le made in France que nous proposons depuis plus de 45 ans, associé à une certaine jeunesse d’esprit finalement, avec de belles capacités de création et d’innovation.
Cette nouvelle stratégie de communication a été pensée et construite de façon collaborative avec l’ensemble des équipes, chacune ayant pu exprimer ses idées et apporter sa pierre à l’édifice, en se prêtant au jeu de shooting photos par exemple. Les valoriser à travers ce nouveau site était aussi important pour nous. Enfin communiquer sur les réseaux sociaux nous permet de sortir d’une ère purement technique et industrielle, de faire mieux connaître SENFA, et de mettre en avant de belles réalisations auprès d’un large public.
Le secteur de l’évènementiel, l’un de vos principaux marchés, a particulièrement souffert des périodes de confinement en France et dans le monde. Cette baisse d’activité a-t-elle eu un impact important sur votre activité, et quelles actions avez-vous mis en place pour vous adapter à cette situation exceptionnelle ?
Le contexte sanitaire et économique contraignant lié à la covid-19, mais aussi l’impulsion du Groupe Chargeurs, des collaborateurs, a une nouvelle fois démontré la forte résilience de SENFA, et notre capacité à être agiles et réactifs. En effet, dès les premières semaines de confinement au printemps 2020, nous avons développé des complexes textiles pour fabriquer les masques évalués UNS1 de la marque Lainière Santé du Groupe Chargeurs, complexes que nous avons alors produits en très grande quantité.
Dans un environnement ultra concurrentiel, il ne suffit plus de faire correctement son métier de base, il faut en permanence se réinventer et élargir son périmètre d’action. Pour cela, il faut identifier les actifs de l’entreprise, et c’est ce que nous avons fait l’année dernière pour répondre à l’appel du Gouvernement, de notre président Mr Fribourg qui a demandé à chaque entité du Groupe quelle pouvait être sa contribution, et ainsi produire rapidement ces complexes évalués selon le protocole DGA officiel. L’ensemble des collaborateurs s’est immédiatement mobilisé, et c’est une grande fierté d’avoir pu participer à notre échelle à l’effort national.
Durant cette même période, nous avons renforcé la marque SENFA et travaillé sur notre offre pour être en capacité de proposer de nouvelles solutions innovantes dès la reprise de l’activité sur nos marchés traditionnels, sans doute sur le deuxième semestre 2021. Nous avons pu définir de nouvelles opportunités notamment dans le secteur de l’architecture ou de la communication visuelle, avec le lancement de nouveaux produits composé d’une base polyester 100% recyclé.
La mutation vers la digitalisation, la numérisation des process, des ateliers, s’est effectuée -parfois à marche forcée- chez de nombreuses entreprises du secteur pour gagner en agilité et en flexibilité. Est-ce également une mutation engagée au sein de SENFA ?
L’augmentation des exigences en productivité et en compétitivité rend la digitalisation inévitable pour toute entreprise. Elle va en effet permettre de rationnaliser l’expérience utilisateur, et faciliter les interactions entre entreprises et clients.
Chez SENFA, la digitalisation en cours a plusieurs vertus. Elle permet d’optimiser les procédures, les liens entre tous les mécanismes de l’entreprise, en gardant le client au cœur de tous les enjeux. Mais ce sont les collaborateurs qui restent avant tout les éléments fondamentaux de cette digitalisation. Prendre en compte les besoins, les idées, les contraintes des personnes qui œuvrent au quotidien est essentiel pour mener à bien la transition numérique de notre métier. L’ordinateur n’est rien sans la connaissance et les compétences que peuvent lui apporter l’être humain !
Nous profitons de la force d’un groupe comme Chargeurs pour nous appuyer sur des compétences transversales que nous n’avions pas pu intégrer jusqu’ici, notamment dans le domaine du marketing digital ou des équipes informatiques. Au sein de l’atelier, les équipements étaient déjà très automatisés, et les quelques points qu’il nous reste à optimiser nous feront de plus en plus tendre vers l’industrie 4.0 dans les années à venir.
Alors que plusieurs industriels ont assez rapidement stoppé leur activité de fabrication de masques, pourquoi avoir choisi d’investir dans des lignes de fabrication de masques de protection, et de pérenniser cette activité ? Le marché est-il encore au rendez-vous aujourd’hui en France ?
La filière française des masques reste fragile, car rien n’indique effectivement que le Made in France ne soit privilégié dans les années à venir, dans les commandes privées aussi bien que publiques. Nous constatons l’envie de la part de plusieurs Ministères de soutenir la fabrication française, malheureusement nos processus d’achats publics reposent actuellement sur des appels d’offres et des cahiers des charges qui ne permettent pas d’imposer des clauses plus restrictives sur l’origine des produits sans enfreindre les lois sur la libre concurrence.
Par contre, afin de limiter l’importation de certains produits, certaines clauses concernant l’impact socio-environnemental des produits pourraient permettre de privilégier les approvisionnements en circuits plus courts, notamment pour les hôpitaux ou les écoles. Ainsi les entreprises françaises pourraient se positionner sans que ne soit retenu que le critère prix dans l’attribution de ces offres.
Retenons surtout que cette crise a permis à de très nombreuses entreprises du textile et de l’habillement de démontrer leur agilité, de poursuivre leur activité en fabriquant des masques, parfois même de la sauver et de recréer une dynamique positive, de se faire connaître auprès du plus grand nombre. C’est un bel élan de solidarité, exceptionnel, dont il faut se souvenir pour construire notre avenir.
Je pense surtout que nous allons passer d’un marché « contraint », d’un marché de commodité, à un marché de personnalisation des masques. Celui-ci devient un vrai accessoire de mode, or le textile, l’enduction, l’impression sont des métiers ancrés chez Chargeurs, il y a donc une stratégie de développement chez SENFA sur ce produit.
La personnalisation est-elle un des relais de croissance les plus importants pour le secteur textile habillement aujourd’hui ?
Tout ce qui permet à nos clients d’être différents est important, et le sera sans doute de plus en plus. La personnalisation fait déjà partie de notre cœur de métier. Le service au client de manière général est un facteur de croissance. Nous n’avons pas nous-même la structure pour répondre aux besoins des particuliers, mais nous travaillons par exemple avec une société sœur en Angleterre pour offrir cette capacité au client de pouvoir personnaliser son intérieur avec des photos personnelles, ou autre !
Les projets de fonctionnalisation antimicrobienne ont-ils été accélérés chez SENFA avec la crise du Covid ?
C’est une fonctionnalité supplémentaire que nous pouvons proposer à nos clients, par exemple lorsque les commerces réouvrent leurs portes. Ils peuvent alors souhaiter mettre en place des produits qui répondent à la problématique de la prolifération bactérienne, voir des produits anti-virus. Notre gamme classique Sign est proposée en déclinaison dans la gamme BeSafe®, qui présente ces fonctionnalités particulières. Nous avons déjà plusieurs demandes en ce sens.
La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) fait partie des engagements stratégiques du secteur textile. Quels en sont les grands axes au sein de SENFA ?
Il y aura toujours des actions à mener dans le domaine de la RSE, et nous n’avons pas attendu qu’elle s’impose à nous pour l’intégrer au sein de SENFA. Cependant, trois grands axes RSE sont actuellement prioritaires. Tout d’abord la performance environnementale, avec un engagement fort pour une industrie plus durable et une bonne maîtrise de notre impact environnemental, une diminution de nos émissions carbone et de l‘utilisation de ressources non renouvelables. Des éléments d’évaluation de l’impact environnemental sont d’ailleurs disponibles sur chaque fiche produit sur notre nouveau site web.
Le deuxième point est la gestion de la crise sanitaire, avec une multiplication des mesures de protection autour de nos salariés, mais aussi l’activité de fabrication de masques qui a permis de sauvegarder les emplois, et des actions de solidarité externe. Nos liens humains sont considérablement renforcés après cette période particulière. Enfin, la sécurité des personnes sur le lieu de travail est primordiale. Nous poursuivons notre objectif d’atteindre le « zéro accident », et nous progressons chaque année dans cette culture de la sécurité avec une baisse constante du taux de fréquence des accidents depuis 2018.
Vous êtes la première femme à la tête d’un site industriel au sein du Groupe Chargeurs, au-delà des compétences opérationnelles mises en valeur, est-ce selon vous révélateur des évolutions qui s’opèrent au sein des filières industrielles ?
J’ai effectivement cet honneur depuis 2019, et c’est pour moi une très belle reconnaissance de la part de la gouvernance du Groupe, de mon implication, de mes compétences et savoir-faire, de mon savoir-être. L’envie d’entreprendre est bien entendu le moteur de cette accession au poste de directrice générale, basée sur une motivation de tous les instants, notamment en temps de cette crise sanitaire inattendue ! D’un naturel pragmatique et bienveillant, j’espère apporter à mes collaborateurs une nouvelle vision, sans doute une façon de manager différente, une culture de l’échange constructif et du management participatif. Et je suis également bien entourée pour mener à bien mes missions.
Lorsque l’envie d’entreprendre est forte et réelle, nous sommes aussi performantes que nos homologues masculins et souvent riches d’autres formes de sensibilité. J’espère voir de plus en plus toutes les femmes entreprendre dans tous les secteurs d’activité, car elles sont inspirantes, sources de créativité et de renouveau, et nombre d’entre elles devraient croire plus intensément en leur potentiel et leurs compétences.
L’entreprise est labellisée Alsace Terre Textile et France Terre Textile, pourquoi avoir choisi d’intégrer un système de reconnaissance d’origine ? Le Made in France est-il un fort relais de croissance pour votre activité ?
Ces deux labels nous apportent une large visibilité sur notre territoire local, mais aussi sur le plan national. Il nous semblait légitime de communiquer sur notre ancrage local, nos savoir-faire, et surtout les hommes et les femmes qui font l’ADN de SENFA au quotidien.
Concernant le made in France, il est très clairement devenu un avantage concurrentiel fort depuis cette crise du Covid. Les clients étrangers s’intéressent aux produits français synonymes de savoir-faire, de tradition, et même de raffinement dans l’univers du luxe par exemple. C’est une occasion supplémentaire pour nous de mettre en avant nos atouts tels que la qualité, l’engagement citoyen et la responsabilité environnementale par rapport aux produits de la concurrence étrangère.
Quel(le) technologie ou produit textile vous surprend ces derniers temps ?
Les textiles dit intelligents, les vêtements connectés, capables de protéger, de faciliter la vie de diverses façons, bientôt même de soigner. Tous les fabricants de ce type de textiles, ceux qui innovent en ce sens, doivent être encouragés. Ces vêtements protègent la vie de nos pompiers par exemple. Utilisés à bon escient, ils représentent sans aucun doute une technologie d’avenir. Peut-être les intégreront nous aussi un jour dans nos produits textiles, pour en faire des écrans souples par exemple …C’est une très belle révolution en perspective pour notre filière et nos futures innovations !
Propos recueillis par N.Righi – Juillet 2021
Photos©: SENFA