A peine remis de la Black Friday, il fallait enchaîner avec la course aux cadeaux de Noël. Les paquets tout juste déballés, il était déjà temps de préparer le réveillon du jour de l’an, non sans être retourné dans les magasins, afin de remédier aux erreurs du Barbu en rouge. Vous croyiez souffler ? Certainement pas. Ce n’était qu’un échauffement. Comme chaque année, maintenant, place aux soldes ! En Lorraine, c’est dès ce 2 janvier que cela commence, ailleurs, il reste quelques jours pour s’y préparer. En attendant la semaine prochaine, on vous dit tout.
Les soldes, un outil de gestion
A l’origine de ce rendez-vous commercial, Simon Mannoury. Au 19e siècle, alors que fleurissent les grands magasins, ce Normand était à la tête du magasin de nouveautés parisien, Le Petit Saint Thomas, situé rue du Bac. Pour pouvoir se libérer rapidement de ses stocks et proposer continuellement de nouvelles marchandises pour ses clients, il a eu l’idée de les vendre à bas prix. Embauché dans la boutique comme simple vendeur, un certain Aristide Boucicaut, fonde plus tard le célèbre Bon Marché. C’est lui qui popularisera la pratique des soldes.
Les soldes peu sensibles à la modernisation de l’économie
Aujourd’hui, le principe est toujours le même, mais boutiques physiques ou virtuelles, les soldes sont réglementés. Il s’agit en effet d’écouler rapidement les stocks afin de pouvoir faire entrer les nouvelles collections. Mais pas question de laisser chacun faire comme il l’entend. En 2008, le gouvernement de François Fillon avait voté en faveur d’une loi de modernisation de l’économie. Ainsi, les deux périodes de soldes annuelles n’étaient plus de six semaines, mais de cinq. A celles-ci s’ajoutaient deux semaines de soldes flottants. Ceux-cis étaient à date libre, quoi que les commerçants devaient les déclaraient un mois avant leur mise en place.
Face au manque de résultat de cette mesure censée relancer les ventes, la disposition a été annulée en juin 2014. Dès lors, les soldes sont ramenés à six semaines. Partout en France à l’exception des Territoires d’Outre-Mer et de quelques département frontaliers, les soldes d’hiver démarrent le deuxième mercredi de janvier s’il est avant le 12. Ceux d’été le dernier mercredi de juin s’il est avant le 28.
Les soldes, une pratique réglementée
Dates et durées ne sont pas les seuls éléments réglementés. Bien qu’il ne soit pas rare de voir affichés des écriteaux du type “ni repris ni remboursé”, sachez que les articles soldés doivent offrir les mêmes garanties que les autres. Aussi, en cas de vice caché il est tout à fait possible de demander à ce que soit effectué un retour, un échange ou un remboursement en fonction de ce que propose le magasin habituellement.
Autre règle que certains se plaisent à contourner, les soldes visant à écouler les stocks déjà existants, ils ne peuvent concerner que des articles déjà mis en vente le mois précédent. Pour les mêmes raisons, les commerçants ne sont pas autorisés à renouveler les stocks des produits qu’ils choisissent de solder.
Enfin, si contrairement aux idées reçues, la vente à perte est autorisée en période de soldes, les commerçants ont l’obligation d’afficher clairement les prix de départ et d’arrivée. Par ailleurs, ils doivent aussi isoler les articles soldés de ceux qui ne le sont pas.
Les soldes, physiques ou sur le net, même combat
Une, deux, trois, voire quatre démarques, les réductions peuvent aller jusqu’à -70 ou -80%. Mais là où il fallait attendre les dernières semaines de la période, pour bénéficier des plus grosses remises, au risque de ne plus trouver sa taille, les meilleures affaires sont maintenant à faire dès les premiers jours des soldes. Aussi il convient d’être réactif. Or, tout le monde n’a pas la possibilité de faire la queue derrière de le rideau de fer le jour de l’ouverture. C’est pourquoi de plus en plus d’enseignes proposent un repérage virtuel sur leur site. Les clients mettent ainsi leurs articles fétiches dans leur panier, et ne les valident, qu’une fois les soldes commencés. Un repérage 2.0 en somme !
Janvier 2018