Les industriels et fabricants du secteur des couches bébé sont reçus à Bercy ce mercredi 23 janvier 2019. Ils doivent évoquer, avec François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, et Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, le rapport de l’agence de sécurité sanitaire Anses, qui alerte sur les risques de certaines substances chimiques utilisées, et publié ce jour.
L’Anses a été saisie par la Direction générale de la santé, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et la Direction générale de la prévention des risques afin d’évaluer les risques liés à des substances chimiques présentes dans les couches pour la santé des bébés.
L’expertise de l’Anses s’est appuyée sur des analyses et essais menés par le Service commun des laboratoires (SCL) et l’Institut national de la consommation (INC) entre 2016 et 2018 sur plusieurs références de couches représentatives du marché français. Certaines substances analysées sont ajoutées intentionnellement, telles que des substances parfumantes qui peuvent entraîner des allergies cutanées. D’autres substances identifiées peuvent provenir de matières premières contaminées ou de procédés de fabrication (PCB-DL, furanes et dioxines, HAP).
Plusieurs substances chimiques dépassent les seuils sanitaires dans les couches, dans des conditions d’usage réalistes. Il s’agit de substances parfumantes (butylphényl méthyle propional ou lilial®, hydroxyisohexyl 3-cyclohexène carboxaldéhyde ou lyral®), certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), le PCB-126, la somme des PCB-DL et la somme des dioxines, furanes et PCB-DL.
Au regard des risques que peuvent présenter ces substances et de la population particulièrement sensible concernée, l’Agence émet plusieurs recommandations à l’attention des industriels :
- Supprimer l’utilisation de toutes substances parfumantes, en priorité celles susceptibles de présenter des effets sensibilisants cutanés.
- Mieux maîtriser l’origine des matières premières naturelles qui peuvent être contaminées avant même la fabrication.
- Améliorer les procédés de fabrication des couches.
Afin de s’assurer que les industriels ont revu leurs pratiques de fabrication selon ces recommandations, l’Agence préconise également de renforcer le contrôle des substances chimiques dans les couches jetables mises sur le marché, et souligne la nécessité de mesures réglementaires plus restrictives tant au niveau national qu’au niveau européen dans le cadre du règlement REACh, afin de sécuriser la fabrication des couches pour bébé.
Les ministères concernés ont souligné dans un communiqué qu’il n’y avait pas de « danger grave et immédiat », et ont exigé « des fabricants et des distributeurs qu’ils prennent avant 15 jour des engagements pour éliminer ces substances des couches pour bébé ».
Source: http://www.valeursactuelles.com/ – 23/01/19