A l’horizon 2050, la Terre devrait compter plus de 9,2 milliards d’habitants. Les enjeux en termes de consommation et de production croissantes, de ressources fossiles qui se raréfient et de réchauffement climatique qui se manifeste avec de très lourdes conséquences poussent à adopter des procédés toujours moins impactants pour l’environnement et la santé. L’article défend l’intérêt d’exploiter d’autres sources carbonées, notamment la biomasse qui constitue une ressource renouvelable qui englobe la matière organique d’origine végétale ou animale, y compris les bactéries et les champignons. La biomasse représente une véritable opportunité de diversification des procédés dans le sens où elle renferme une multitude de molécules qui correspondent à celles qui intègrent déjà des formulations existantes, mais d’origine pétrosourcée. L’auteur vante les mérites de la nature qui peut nous offrir des huiles, des polyphénols, des stérols, des acides aminés, des composés aromatiques, des tensioactifs pour développer nos procédés. Qui plus est, pour ne pas détourner la finalité alimentaire des ressources agricoles, l’auteur mise sur les déchets organiques qui sont encore trop peu exploités. L’article fait le point sur ces pistes très prometteuses, leurs freins, les procédés spécifiques de transformation qu’il faut mettre en oeuvre, les nouveaux usages à définir et les autres défis à relever. Le réseau CNRS-Increase, inauguré à l’Université de Poitiers le 13 mai 2016, est un programme collaboratif public-privé qui vise à promouvoir l’éco-conception et les ressources renouvelables pour fabriquer des cosmétiques, des détergents, des matières plastiques et des produits alimentaires à partir de nos déchets organiques. Au total une vingtaine de laboratoires et d’industriels de la chimie collaborent pour construire ensemble une référence mondiale dans la valorisation de la biomasse. L’objectif est d’apporter une crédibilité à la biomasse en tant que ressource alternative au pétrole.
Source: lejournal.cnrs – 05/2016