L’auteure s’intéresse à la société Potroz-Smith Technologies Ltd, créée en 2011, et qui a été renommée Woolchemy NZ Limited en 2015. Cette société a développé le procédé neweZorb(TM) (voir notamment les brevets WO2016156922 et US20180112353) qui permet d’obtenir une laine plus fonctionnelle que la laine naturelle.
A partir d’une des plus fines qualités de laine au monde, issue d’élevages néo-zélandais, la société propose d’obtenir une laine beaucoup plus absorbante que la laine naturelle, et qui serait capable d’absorber jusqu’à 2500 % son propre poids, contre 30 %. Qui plus est cette laine conserverait ses propriétés intrinsèques de douceur, de respirabilité, de biodégradabilité, de biocompostabilité, de recyclabilité, de lavabilité, de grande résistance à l’apparition des odeurs, antimicrobienne, d’hypoallergénie, non-feu, et thermorégulatrices. Le principe consiste à traiter la laine en voie humide avec des composés recyclables qui vont en modifier la structure moléculaire. Le traitement se compose de deux étapes.
Dans la première, on va rompre les ponts disulfures (R-S-S-R) de la chaîne protéinique de la laine par réduction (alcool + alcali), ce qui va permettre de relâcher sa structure. Dans la seconde, on va reformer, par oxydation (eau + peroxyde d’hydrogène) des ponts disulfures entre des fonctions thiol (R-S-H) qui ne se seraient jamais rencontrées naturellement ; c’est exactement comme le processus de la permanente en coiffure, qui consiste à faire onduler les cheveux.
Ce traitement, qui permet de rendre la laine superabsorbante, peut s’appliquer sur des fibres micrométriques, de la bourre, de la fibre, du fil, du tissu, du tricot ou du non-tissé. Aucun résidu chimique ne subsisterait sur les fibres en fin de process. En outre, les plus grandes propriétés d’absorption de celle laine la rendrait plus facile à teindre et avec l’obtention de nuances plus profondes.
Outre le fait que cette laine ainsi traitée est très intéressante pour l’habillement, les vêtements pour personnes âgées, les textiles médicaux, pour les vêtements de sport ou les textiles d’essuyage, elle peut aussi constituer une alternative durable aux matières superabsorbantes prétrosourcées (SAPs, superabsorbant polymers) utilisées dans les couches ou autres produits d’hygiène.
Ayant collaboré avec des chercheurs d’AgResearch et de The University of Otago à Dunedin, Woolchemy travaille avec un transformateur sur l’élaboration d’un modèle fiable et viable afin de pouvoir commercialiser cette technologie dans le monde entier.
Source: wtin.com – 05/2018