Lentement mais sûrement, depuis une petite dizaine d’années, le groupe Vivarte semble sombrer. Si cela était passé inaperçu aux yeux du grand public jusqu’en 2014, les difficultés sont maintenant devenues difficiles à cacher. Alors que le ménage nécessaire pour Vivarte ne devait concerner ni André ni Naf Naf, marques autour desquelles le groupe s’est construit dans les années 1980, celles-ci ont finalement été cédées il y a quelques mois. Puis il fût question de conserver au moins cinq des 14 enseignes qui constituaient encore le groupe en 2017. De la même façon, Patrick Puy, PDG spécialiste du sauvetage d’entreprises appelé à la rescousse en 2016, a finalement dû renoncer à sa promesse. C’est en tous cas ce qu’il a annoncé en début de semaine dans un communiqué, précisant que les efforts du groupes seraient désormais concentrés sur La Halle et Caroll. De quoi remettre en question l’avenir du groupe Vivarte.
La question de la préméditation
“La dégradation du marché de la chaussure a été plus fort qu’anticipé et nous amène à modifier notre périmètre pour nous concentrer sur La Halle et Caroll, qui représentent 80% de notre chiffre d’affaires.” justifie ainsi Patrick Puy que certains syndicats n’hésitent pas à accuser d’avoir prémédité son coup. D’aucuns affirment aussi que le PDG du groupe Vivarte serait même déjà prêt à quitter le navire et serait attendu au groupe Bourbon. De son côté, les responsables de la communication Vivarte démentent.
Les mesures suffiront-elles ?
Quoi qu’il en soit, le groupe Vivarte cherche en effet des repreneurs pour trois de ses cinq dernières enseignes : Minelli, San Marina et Cosmoparis. Si la première présente un bon potentiel à l’international ainsi qu’un honorable chiffre d’affaires de 130 millions d’euros, les ventes de Cosmoparis sont en baisse, tandis que les résultats de San Marina se sont affaissés de 3,5% en un an seulement. On comprend mieux alors l’intérêt d’une pareille décision, sachant que le groupe doit honorer ses dettes d’ici octobre 2019. Il n’est plus question aujourd’hui “que” de 400 millions d’euros, le résultat de plusieurs achats à effet de levier, c’est-à-dire d’acquisitions par emprunt ou endettement, effectués au milieu des années 2000. 400 millions que la cession de ces trois nouvelles enseignes risque de ne toujours pas rembourser. Peut-être un dernier recours, signant la fin du groupe Vivarte, sera-t-il alors à envisager ?
Novembre 2018.